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(Blogmensgo, 29 juillet 2008) Les personnes contaminées par le virus du sida vivent en moyenne treize ans de plus, dans les pays développés, depuis que l’on associe les antirétroviraux sous forme de trithérapies. Les traitements ont en outre fait chuter de 40 % la mortalité due au sida. Mais attention, on soigne les séropositifs sans pouvoir faire disparaître le virus d’une manière définitive ! Telles sont les conclusions de deux études scientifiques dont les résultats ont été publiés, le 26 juillet 2008, dans la revue britannique The Lancet.
Une compilation de 14 études en Europe et en Amérique du Nord a comparé le taux de mortalité des personnes soignées par antirétroviraux entre trois périodes : 1996-1999 (premiers balbutiements des combinaisons d’antirétroviraux), 2000-2002 et 2003-2005. Il en ressort qu’à l’âge de 20 ans l’espérance de vie est inférieure d’un tiers chez les personnes infectées par rapport à la population dans son ensemble. À 20 ans, les patients sous antirétroviraux pouvaient espérer vivre jusqu’à 56,1 ans en 1996-1999 et jusqu’à 69,4 ans en 2003-2005 ; l’espérance de vie a donc progressé de treize ans en moins d’une décennie. Avec toutefois de grandes variations au sein de la population, les femmes vivant plus longtemps et les personnes contaminées par injection de drogue vivant moins longtemps que la moyenne des personnes sous antirétroviraux.
La prise d’antirétroviraux n’est pas pour autant synonyme d’immunisation sur le long terme, comme le révèle une autre étude publiée par The Lancet. Des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie) ont conclu, modèle mathématique à l’appui, que les rapports non protégés entre deux partenaires sérodifférents – dont l’un séropositif sous antirétroviraux – étaient quatre fois plus risqués que les rapports avec préservatif.
L’équipe du Dr David Wilson a calculé que sur 10 000 couples sérodifférents ayant chacun 100 relations sexuelles pendant dix ans, on risquait d’obtenir en moyenne 215 contaminations de femme à homme, 425 contaminations d’homme à femme et 3 524 contaminations d’homme à homme. « Le risque de contamination entre partenaires homosexuels masculins est élevé en cas d’expositions répétées », conclut l’étude australienne.
Cette étude transforme ipso facto en idée reçue l’opinion, formulée en janvier 2008 par la Commission fédérale suisse du sida (CFS) et jusque-là consensuelle, selon laquelle certains patients bien traités sous antirétroviraux devenaient sexuellement non contagieux.
Signalons par ailleurs que l’Unesco a lancé une brochure d’information intitulée Édusida, qui vise notamment à « prévenir la propagation du VIH par le biais de l’éducation ». La brochure est téléchargeable au format PDF en français, en anglais, en espagnol, en portugais et dans plusieurs autres langues.
On rappellera enfin que la 17e conférence internationale sur le sida se tiendra du 3 au 8 août 2008 à Mexico.
Philca / MensGo
(via Vedura.fr, Le Point et Romandie News du 24 juillet, Libération du 25 juillet 2008)