Blog for the LGBT community, informative and amusing – A new vision for the world
(Blogmensgo, 18 février 2009) Lors de sa séance du 17 février 2009, le Sénat du Burundi a supprimé du projet de loi portant révision du code pénal une disposition (article 552) visant à criminaliser l’homosexualité. Sur 43 sénateurs burundais ayant voté, 36 se sont prononcés pour la suppression, 5 contre et 2 se sont abstenus. Autrement dit, le code pénal du Burundi ne considérera pas l’homosexualité comme répréhensible, contrairement à ce qu’avaient décidé les députés presque trois mois auparavant (cf. notre article du 24 novembre 2008).
Le sujet aura toutefois engendré une longue discussion. Le principal argument contre l’homosexualité portait sur le respect des « bonnes mœurs ». Les adversaires de la criminalisation de l’homosexualité ont fait valoir qu’il existe « d’autres dispositions dans ce même code [pénal] et dans la Constitution qui punissent les attentats aux mœurs parmi lesquels se trouve l’homosexualité ». Des voix ont souligné qu’il était hors de question d’anéantir des années de lutte contre le VIH/sida et de se mettre à dos l’opinion publique nationale et internationale. Quelques-uns seulement ont stigmatisé la discrimination qu’eût fait naître un texte de loi réprimant l’homosexualité, les gays et les lesbiennes.
S’il faut se réjouir de l’heureuse issue qu’ont donnée les sénateurs burundais à cette affaire, on aura remarqué qu’une bonne partie de l’argumentation n’était homophile que par ricochet. Sans doute parce qu’aucun sénateur n’osait s’afficher trop ouvertement favorable à la cause homosexuelle. Mais ne boudons pas notre plaisir, car comme le résume Burundi Tribune « c’est une bonne nouvelle pour les homosexuels burundais, pour les défenseurs des droits de l’homme et les activistes de la lutte contre le VIH/sida. »
Philca / MensGo
(via Sénat du Burundi et Burundi Tribune du 17 février, Africatime du 18 février 2009)