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(Blogmensgo, 30 mars 2009) Kifkif, association marocaine immatriculée en Espagne, tente d’organiser, le 15 avril 2009, à Marrakech, une conférence sur l’homosexualité. Le gouvernement refuse toute manifestation de ce genre et le fait savoir, par moult déclarations de personnes investies d’une autorité politique, administrative, religieuse ou morale.
L’homosexualité est interdite par l’article 489 du code pénal marocain, qui prévoit une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans ou une amende de 120 à 1 200 dirhams (de 11 à 108 euros). Puisque la loi du Maroc interdit la création d’associations sur la base de l’identité sexuelle, Kifkif consacre son objet social à l’étude de la sexualité et prévoit d’organiser sa conférence dans une maison privée dont l’adresse demeure pour l’instant secrète.
Les arguments des autorités à l’encontre de Kifkif, de sa conférence et de l’homosexualité s’appuient sur le respect de quatre éléments : la religion, les valeurs morales, l’identité culturelle et la coutume. France 24 signale que la page d’accueil du site de Kifkif a récemment été victime d’un piratage à connotation religieuse ; le site hispano-marocain se contente pour l’instant d’annoncer la mise en ligne ultérieure d’un cybermagazine.
On peut toutefois se rabattre sur la très instructive enquête que l’hebdomadaire marocain Tel Quel publiait, dans son numéro du 27 mars 2004, sur le thème que voici : « Être homosexuel au Maroc ». Il semble que les choses n’ont guère changé cinq ans plus tard. Même si quelques discrètes déclarations isolées s’efforcent ici ou là de faire une place à l’homosexualité, la société marocaine demeure très majoritairement homophobe.
Philca / MensGo
(via « Être homosexuel au Maroc » du 27 mars 2004 [bien 2004, pas 2009], France 24 et Magharebia du 26 mars 2009)