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(Blogmensgo, 12 avril 2009) Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, voit dans « le caractère exceptionnel de l’épidémie » de sida une « opportunité » pour changer le regard de la société sur des phénomènes tels que l’homophobie. C’est ce qu’il a déclaré, le 9 avril 2009, lors d’une visite au Sénégal au cours de laquelle il a évoqué, avec le président Abdoulaye Wade, le sort des neuf hommes condamnés à huit ans de prison pour homosexualité (cf. notre article du 12 janvier 2009).
La pandémie de sida représente « une opportunité politique pour provoquer des changements profonds dans la société pour parler des questions difficiles, comme l’éducation sexuelle, les questions de l’homophobie et en général des droits humains, comme la place de la femme dans la société », a notamment déclaré Michel Sidibé, précisant que le sida pourrait contribuer à « faire en sorte que les lois changent ». Et le Malien de préciser, faisant indirectement allusion à l’emprisonnement d’homosexuels au Sénégal : « Je demande au système des Nations unies, aux gouvernements et à la société civile de trouver une riposte commune au VIH qui ne fasse pas se cacher les personnes par crainte du droit pénal. »
Si « l’accès universel aux soins, aux traitements et à la prévention est [sa] priorité numéro un », Michel Sidibé considère que son organisation « doit avoir un courage politique » en dénonçant des situations ou propos scandaleux. Le patron de l’Onusida ne s’en est pas privé en dénonçant les récentes déclarations du pape sur le préservatif.
Le Sénégal reste encore bien loin de cet accès universel, même si des progrès notables sont enregistrés depuis quelques années. Le taux de contamination au VIH y est de 1 % dans la population adulte et 56 % des séropositifs détectés avaient accès aux traitements contre le VIH en 2007, contre seulement 26 % en 2004.
Philca / MensGo
(via Onusida du 8 avril, AFP et TSR.ch du 9 avril, Le Soleil du 10 avril 2009)