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(Blogmensgo, 17 juillet 2009) Dans sa livraison datée 18 juillet 2009, le magazine médical britannique The Lancet publie une étude (en accès gratuit après inscription) selon laquelle les hommes séropositifs circoncis transmettent autant le VIH que les hommes séropositifs non circoncis. Ces conclusions infirment trois études précédentes selon lesquelles la circoncision d’hommes séronégatifs réduirait de moitié le risque de contamination au VIH.
Précisons tout d’abord que la nouvelle étude, menée entre 2003 et 2007 dans la circonscription de Rukai, en Ouganda, concerne exclusivement des relations hétérosexuelles. L’étude portait sur un échantillon de 922 hommes âgés de 15-49 ans, soumis aléatoirement à un programme de circoncision soit immédiate soit reportée deux ans plus tard.
Les conclusions de l’étude sont sans équivoque. « La circoncision de séropositifs n’a pas diminué la transmission du VIH aux partenaires féminines sur vingt-quatre mois […]. L’utilisation du préservatif après une circoncision est indispensable à la prévention du VIH. » De fait, la transmission du VIH s’est révélée plus importante de la part des séropositifs circoncis (18 %) que des séropositifs non circoncis (12 %). Cette anomalie s’explique peut-être par une reprise des rapports sexuels trop tôt après la circoncision.
Maria J. Wawer (université Johns Hopkins de Baltimore) et son équipe tiennent pourtant à valider les recommandations de l’OMS et de l’Onusida visant à ne jamais interdire – sauf contre-indications médicales – la circoncision aux hommes séropositifs, « malgré l’inefficacité de la circoncision masculine dans la prévention du VIH chez la femme ». Leurs deux premiers arguments valent la peine d’être ici rapportés : « Primo, l’exclusion des séropositifs de certains programmes risque d’avoir un effet de stigmatisation, entraînant des séropositifs à se faire circoncire par des intermédiaires peu fiables afin de cacher leur séropositivité. Secundo, les séronégatifs circoncis risquent d’utiliser le fait qu’ils sont circoncis pour obtenir des rapports sexuels dangereux. »
Philca / MensGo
(via Le Figaro du 17 juillet 2009)