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(Blogmensgo, 20 septembre 2009) Le colonel Beat Steinmann, 52 ans, évoque son homosexualité dans Intra, le magazine des agents de la Défense nationale. C’est la première fois qu’un militaire de haut rang affirme publiquement qu’il est gay. L’initiative, quoique diversement accueillie, est soutenue par la hiérarchie militaire.
L’homosexualité n’est plus, dans l’armée suisse, un motif d’exclusion depuis 1995. Mieux encore, l’armée et son chef, André Blattmann, militent en faveur du « respect des minorités », dont l’un des aspects consiste à respecter l’homosexualité et les homosexuels, fussent-ils militaires. La grande muette helvétique va jusqu’à organiser des cours de sensibilisation sur le sujet auprès de ses gradés.
« Le principe de précaution est le fanatisme des poltrons. » (Christophe Barbier, L’Express du 6 août 2009)
L’armée suisse n’applique pas là un misérable principe de précaution mais une démarche volontariste, bien qu’elle s’intitule « gestion des risques ». Ce même « respect des minorités » a conduit l’armée suisse à devenir plus gay-friendly que la quasi-totalité de ses consœurs, comme le dit ce texte : « l’orientation sexuelle n’est pas prise en considération dans le cadre de l’appréciation de l’aptitude au service dans l’armée suisse ».
La mue homophile ne s’est pas faite en un seul jour. Plusieurs officiers, à commencer par Beat Steinmann, ont beaucoup aidé leur hiérarchie à s’orienter vers une tolérance de bon aloi. Bon nombre de ces officiers militent au sein de l’association QueerOfficers, créée par Steinmann en mars 2005, qui regroupe plus de 70 gays et lesbiennes ayant un rang d’officier de l’armée. QueerOfficers s’efforce de lutter contre la discrimination et l’homophobie au sein des troupes, y compris chez les soldats et les sous-officiers.
Tout cela ne signifie pas pour autant que l’armée suisse a éradiqué en son sein les attitudes discriminatoires et les petites vexations quotidiennes. Pour preuve, les blagues homophobes n’ont toujours pas quitté la troupe.
Philca / MensGo
(via Tribune de Genève du 18 septembre 2009)