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(Blogmensgo, 1er mars 2010) Deux mois après l’émission « Sports et homosexualités : c’est quoi le problème ? », Yohann Lemaire regrette un peu d’avoir été le seul footballeur français à témoigner de son homosexualité sur Canal+. Son coming-out médiatique a fait se consumer un peu plus un torchon qui brûlait déjà avec le FC Chooz, son petit club des Ardennes françaises. C’est ce qu’il a dit ce matin, sur France Inter, au micro de Pascale Clark dans Comme on nous parle (émission téléchargeable pendant une semaine).
Pour écouter l’interview de quatre minutes, régler le chrono à 4:34. En voici quelques extraits significatifs. « Depuis deux ans il y avait de l’homophobie dans le club, explique Yohann. J’ai arrêté le foot parce que je ne pouvais pas continuer dans ces conditions-là. […] Le club continue de dire des choses navrantes sur moi, ça me pollue la vie. » Et Lemaire d’évoquer le déplacement annuel du FC Chooz pour un match avec le Paris Foot Gay au Parc des Princes, dont le club ardennais a subitement décidé de faire payer les frais de transport par Yohann Lemaire lui-même.
Désormais retraité du ballon rond, Yohann revient sur la manière dont il encaissait les vexations au quotidien. « Pendant plusieurs années, je n’ai trop rien dit. Quand vous entendez [dire] pédé, tarlouze, pédale par des coéquipiers… j’ai un peu laissé tomber. J’en parlais quand même aux dirigeants, mais sans non plus en faire de trop. »
Son passage médiatique sur Canal+ a rallumé la mèche, suscitant des propos violemment homophobes de la part d’un coéquiper. « Le président du club m’a dit, quelques jours après : “On ne va pas suspendre l’homophobe en question, parce qu’il serait discriminant de prendre une sanction envers quelqu’un qui a le droit de ne pas aimer les homos !” » Et Yohann Lemaire de conclure : « Ce qui est navrant, c’est l’indifférence totale. Les dirigeants, les élus, personne ne s’intéresse au problème. […] Aujourd’hui, c’est vraiment compliqué, c’est difficile… Je regrette un peu, quelque part. »
Philca / MensGo
(via l’émission « Comme on nous parle » du 1er mars 2010)