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(Blogmensgo, 17 mars 2010) Le philosophe Olivier Abel, l’essayiste Jean-Claude Guillebaud, le théologien Tarek Oubrou et le rabbin Rivon Krygier ont lancé un appel contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mars 2010, dans le quotidien français Le Monde. Les quatre intellectuels se disent « inquiets des discriminations, des violences et des humiliations dont les homosexuels et transsexuels continuent à être l’objet [et] inquiets de voir cette tendance répressive augmenter ».
Ce n’est pas par hasard s’ils ont choisi le 17 mars pour lancer leur appel. Cette date précède exactement de deux mois le 17 mai 2010, Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, qui cette année consacre son thème générique aux religions.
Les quatre signataires constatent la radicalisation de certains discours appelant à « rétablir un certain ordre moral, qu’il soit religieux ou laïc », d’autant plus dommageable que ce nouvel ordre moral prône moins le rassemblement et la cohésion que l’exclusion et la violence « déjà perceptibles dans nos sociétés, à l’égard de ceux qui ont une sexualité différente de celle de la majorité ». Il ne faut pas « laisser croire que nos Églises et confessions religieuses sont complices de ce nouveau discours violent qui se répand, appelant à un ordre moral fantasmatique discriminatoire, et qui jamais n’avait existé comme tel », expliquent les quatre intellectuels.
Et les signataires d’en appeler « au plus haut niveau interreligieux » à « une déclaration commune, ou du moins à une expression claire de chacune des différentes confessions, ici en France, qui ne vise pas à demander pour les homosexuels et transsexuels le droit de se marier ou d’avoir des enfants, mais pour rappeler de façon solennelle l’importance de la lutte contre les violences homophobes et transphobes ».
La déclaration des quatre intellectuels inclut ce paragraphe que je reproduits en intégralité. « Il ne s’agit pas de lutter pour un droit : l’homosexualité et la transsexualité sont des faits qui, sous des figures et des noms divers, ont toujours existé et existeront toujours. Ce n’est pas un fait “pathologique” à combattre, mais un fait dont il faut admettre l’existence. Que dans des sociétés où la différence des sexes est troublée par divers bouleversements sociétaux ou culturels, ce fait apparaisse sous un jour nouveau, qui fait peur ou suscite des espoirs irraisonnés, n’est pas non plus la question. Les discriminations, violences et humiliations qui frappent les homosexuels et transsexuels sont de toutes façons injustes à l’égard des personnes qui les subissent. »
Commentaire. Un bel et beau texte, de belles paroles et de bons sentiments pour une déclaration… a minima.
Philca / MensGo
(via toute la presse du 17 mars 2010, dont Le Monde et Observatoire des questions sexuelles et raciales)