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(Blogmensgo, 17 juin 2010) Un an après son lancement, la pétition pour le droit à l’adoption et à la procréation assistée en faveur des couples homosexuels, nantie de 19 380 signatures, a été déposée à la chancellerie fédérale suisse, organe d’appui technique au conseil fédéral (gouvernement). La pétition, intitulée « Mêmes chances pour toutes les familles » (cf. notre article du 14 mai 2010), milite pour le droit à l’adoption homoparentale des couples de même sexe et veut plus particulièrement mettre un terme à certaines absurdités du système.
En Suisse, où le mariage homosexuel n’existe pas, une personne célibataire a le droit d’adopter mais la même personne perd le droit d’adopter dès lors qu’elle se pacse avec une personne de même sexe. De même l’enfant n’est-il pas légalement adoptable par cette personne pacsée, même lorsque cette personne pacsée exerce une autorité parentale de fait. De telles discriminations par rapport aux couples hétérosexuels sont préjudiciables pour l’enfant.
Le Parti évangélique suisse (PEV) prétend que l’adoption homoparentale « signifie pour l’enfant adopté de manquer de l’amour maternel ou paternel ». Déjà hostile au « pacs fédéral » (c’est-à-dire le pacs en version suisse), l’Union démocratique fédérale (UDF) affirme que les études scientifiques validant l’innocuité de l’adoption homoparentale sont fantaisistes et qu’il faut privilégier les candidatures de couples hétérosexuels.
Le pacs suisse est en vigueur depuis 2005. Il interdit explicitement l’adoption ou la procréation assistée au sein d’un couple homosexuel. Le pacs avait pu être voté justement grâce à cette interdiction. Mais les mentalités ont évolué, comme l’atteste un récent sondage mené par Isopublic pour les organisations faîtières suisses lesbienne LOS et gay Pink Cross.
Le sondage montre que 53 % des personnes interrogées se disent favorables à l’adoption par des couples homosexuels. Mieux, 86,3 % des répondants sont favorable à l’édiction d’un cadre légal identique pour tous les enfants, même s’ils sont élevés par un couple gay ou lesbien, et 65,8 % sont favorables ou très favorables à l’adoption de l’enfant par le partenaire du père ou la partenaire de la mère. Les populations féminine et alémanique sont globalement plus favorables à l’homoparentalité que leurs homologues masculine et romande.
[Sondage effectué début juin 2010 auprès de 1007 personnes.]
Commentaire. Que le PEV et l’UDF m’apportent une seule étude scientifique sérieuse prouvant que l’adoption par deux personnes de même sexe nuit au psychisme de l’enfant adopté ! Une telle étude reste à faire, messieurs les réacs…
Philca / MensGo
(via toute la presse suisse du 15 juin 2010, dont la Tribune de Genève et Le Matin)