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(Blogmensgo, 27 septembre 2010) La sous-préfète du département alsacien du Bas-Rhin a officiellement dévoilé, le 25 septembre 2010, dans l’ancien camp de Natzweiler-Struthof, une plaque en mémoire des « Triangles roses », ces gays et lesbiennes déportés dans des camps de concentration par les nazis. La cérémonie s’est déroulée en présence de Rudolf Brazda, 97 ans, dernier Triangle rose français connu et encore vivant.
Les nazis firent porter un triangle rose à quelque 50 000 personnes homosexuelles et internèrent environ 10 000 personnes dans des camps pour motif d’homosexualité, dont 215 Triangles roses au camp de Struthof. L’apposition d’une plaque commémorative s’est faite sur l’initiative de l’association Les oublié(e)s de la mémoire, « qui travaille à la connaissance et la reconnaissance par la République française de la déportation pour motif d’homosexualité ». En Allemagne, un mémorial de même nature – mais plus monumental – existe depuis plus de deux ans (cf. notre article du 29 mai 2008).
Le port du triangle rose et la déportation pour homosexualité utilisaient pour prétexte le tristement célèbre paragraphe 175 du code pénal allemand, que l’on a évoqué ici dans un article du 21 septembre 2010. Il a fallu attendre les années 2000 pour que le gouvernement français s’intéresse enfin aux victimes de la déportation pour homosexualité. Cela s’est fait d’abord dans les discours (à commencer par celui du Premier ministre Lionel Jospin en 2001) puis, ici ou là, par des dépôts de gerbes lors de cérémonies du souvenir. Mais de nombreuses associations d’anciens déportés se refusent encore à commémorer leur internement en présence d’organisations LGBT.
Philca / MensGo
(via toute la presse, dont Le Parisien du 25 septembre et L’Alsace du 26 septembre 2010)