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(Blogmensgo, 11 octobre 2010) La Gay Pride a rassemblé un millier de personnes dans le centre-ville de Belgrade, le 10 octobre 2010, sous très haute surveillance policière. Des casseurs homophobes, ultranationalistes ou ultrareligieux, s’en sont pris au cordon de sécurité et ont saccagé plusieurs quartiers de la capitale serbe.
La parade LGBT proprement dite n’a subi aucun désagrément autre que sa relative brièveté ; le site web de la Gay Pride est inaccessible à l’heure où j’écris ces lignes, mais sa page Facebook reste en service.
De nombreuses personnalités ont accompagné le drapeau arc-en-ciel au cœur de Belgrade. Plusieurs députés avaient fait le déplacement, tandis que la Commission européenne et le Conseil de l’Europe étaient représentés respectivement par le chef de la délégation en Serbie, Vincent Degert, et par Constantin Yerocostopoulos, représentant spécial du secrétaire général. Le gouvernement serbe était lui-même représenté par Svetozar Čiplić, ministre des Droits de l’homme et des Minorités.
Les casseurs ont tenté, peu avant que le cortège ne s’ébranle, de faire une brèche dans l’imposant service d’ordre composé d’environ 6 000 policiers, en scandant des slogans de type « mort aux pédés ». Après la fin du défilé, ils s’en sont pris directement aux forces de l’ordre et ont saccagé deux quartiers du centre-ville, dévasté le siège du Parti démocratique (DS, au pouvoir), voulu prendre d’assaut le siège de son allié le Parti socialiste de Serbie (SPS) et celui de la télévision d’État, procédé à des pillages en règle. Peu après les émeutes, on recensait – à titre provisoire – quelque 120 blessés et 180 interpellations.
La veille de la Gay Pride, plusieurs milliers de personnes participaient sans le moindre incident à une « marche des familles orthodoxes » dans les rues de Belgrade, à l’instigation de l’Église orthodoxe.
Certains observateurs estiment que la Gay Pride serbe – dont la précédente édition, en 2001, fut ternie par de considérables violences homophobes – représentait pour les casseurs un prétexte plus qu’un objectif à part entière. Il s’agissait certes en 2010 de « casser du pédé », mais aussi et surtout de protester contre la politique du gouvernement serbe et contre une éventuelle adhésion à l’Union européenne. Autrement dit, les gays et lesbiennes étaient les boucs émissaires pour des revendications qui ne les concernent aucunement.
Philca / MensGo
(via toute la presse du 10 octobre 2010, dont NouvelObs.com, RFI, Canadian Press et AFP)