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L’école, maillon faible de la lutte contre l’homophobie

Photo d'ardoise
À l'école, les insultes s’apprennent plus vite que la lecture et l’écriture. © Photoxpress.com / Lauren Ingro.

(Blogmensgo, 17 décembre 2010) Le collectif français Inter-LGBT se dit très partagé, dans un communiqué du 16 septembre 2010, entre la satisfaction et la frustration sur la manière dont le gouvernement français lutte contre l’homophobie dans l’éducation. Au Québec, une enquête menée pendant trois ans dans les écoles secondaires et les collèges aboutit à un constat d’échec sur toute la ligne, tant la banalisation de l’homophobie et les violences homophobes semblent devenues inexpugnables.

En France, la lutte contre l’homophobie varie d’un ministère à l’autre

La satisfaction de l’Inter-LGBT vient de ce que le ministère français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a reconduit depuis la rentrée 2010 sa campagne d’affichage lancée en 2009. Mais la campagne d’affichage sur les campus et dans les villes universitaires ne suffit pas. Le collectif interassociatif souhaite que le ministère aille plus loin en ciblant d’une part le personnel enseignant et administratif, d’autre part les étudiants eux-mêmes ; dans le premier cas, afin de renforcer la lutte contre l’homophobie et la transphobie ; dans le second cas, en aidant les étudiants gay ou lesbiennes à lutter contre le mal-être lié à l’assomption de leur homosexualité.

En revanche, constate l’Inter-LGBT, le ministère français de l’Éducation n’a pris « aucune des mesures concrètes » promises en septembre 2010 afin de prévenir et de lutter contre les discriminations à l’école, au collège et au lycée.

Au Québec, l’homophobie s’enracine en milieu scolaire

La sociologue Lyne Chamberland a dirigé une étude auprès de 4 591 élèves dans les écoles secondaires et collégiales du Québec, parmi lesquels 8 % d’élèves se disant gay ou lesbienne. Les violences ou intimidations homophobes ont contraint leurs victimes à manquer des journées de cours dans 52 % des cas, soit deux fois plus souvent qu’à l’occasion de violences ou intimidations non homophobes.

Comme partout ailleurs, l’homophobie entraîne son cortège de conséquences néfaste pour la santé psychique des jeunes homos : dévalorisation de l’image de soi, mal-être, tendances suicidaires, etc.

L’étude montre à la fois une recrudescence des propos homophobes, mais aussi un lien direct de causalité entre ce type de propos et les actes de violence. Les agressions à caractère sexuel concernent 11 % des élèves homosexuels et 3 % de leurs camarades hétérosexuels. Quant aux autres violences physiques, elles ciblent 7 % des hétéros mais 18 % des gays et lesbiennes.

Le problème de l’homophobie tient en partie à la banalisation du vocabulaire homophobe, chez les enfants mais aussi chez leurs parents, les coupables affirmant qu’il n’y a pas dans ces paroles de quoi fouetter un chat.

Des mots, des maux

En France, les insultes homophobes les plus courantes sont pédé, enculé et gouine.
Au Québec, la tiercé maudit serait plutôt gai, fif et pédé.
Le vocabulaire change, l’homophobie demeure…

Philca / MensGo
(via Rue Frontenac du 16 décembre, ici [lien retiré du Web] et ici [lien retiré du Web], et NouvelObs.com du 17 décembre 2010 [France])

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