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(Blogmensgo, 13 juin 2011) C’est à Rome, le 11 juin 2011, que s’est déroulée l’Europride 2011 (site web | page Facebook). Cette Gay Pride géante restera mémorable à plus d’un titre.
C’est la première fois qu’une manifestation d’une telle ampleur se réunit dans la capitale italienne en faveur de la communauté LGBT. Il y avait un million de manifestants selon les organisateurs, la moitié selon la police. Quoi qu’il en soit, les banderoles revendiquaient surtout le droit à l’amour pour tous et l’égalité des droits.
Week-end référendaire oblige, l’Europride faisait également figure de manif anti-Berlusconi. Pour sa politique ultradroitière, mais aussi et surtout pour sa stigmatisation des gays et pour ses « blagues » aux relents homophobes. Deux partis d’opposition défilaient d’ailleurs à titre officiel.
L’autre grand sujet de revendications était d’ordre religieux, puisque l’Europride se tenait à un jet de pierres bénites du Vatican. Plusieurs voix du gouvernement italien, de la hiérarchie catholique et de la société civile avaient appelé les manifestants à éviter toute provocation à l’encontre du pape Benoît XVI.
[Pourquoi les gays seraient-ils tenus de ne pas stigmatiser un pape qui les stigmatise ?]De fait, les participants à l’Europride ont traité l’affaire avec humour et dérision. Point de slogans à proprement parler irréligieux, mais une scansion par banderole ou par refrain. « Habemus Gaga ! », disaient les uns, « Papa no, Gaga si ! », répondaient les autres.
[Il eût été plus correct de scander « Habemus gagam » – plus correct, mais beaucoup moins signifiant… ]Gaga était sur toutes les lèvres et Gaga fut l’incontestable vedette d’une grand-messe pas comme les autres. Gaga, c’est-à-dire Lady Gaga, chanteuse américaine de 25 ans et – comme elle tint à le rappeler à ses centaines de milliers de fidèles massés à deux pas du Vatican, dans le Circus Maximus de Rome – originaire d’Italie comme l’atteste son véritable nom, Stefani Germanotta.
C’est dans cet ancien hippodrome que Lady Gaga a enfourché son cheval préféré, celui de la cause homosexuelle. La jeune pasionaria y a plaidé, sous sa perruque verte, pour « la révolution de l’amour », dans un discours où elle aura pris soin de n’écorner ni le pape ni le président du Conseil italien. L’objectif de son discours était de rassembler, pas de diviser.
Le rassemblement de la parade gay fut ponctué par un miniconcert de Lady Gaga avec deux chansons en version pour piano seul, que la jeune diva n’aura laissé à personne d’autre le soin de marteler. Un show de onze minutes – en plus de sa bénédiction urbi et orbi son allocution à l’Europride – qui, bien évidemment, sert de support à cet article.
À noter que notre blog en italien, en cours de construction, reviendra très largement sur cet événement. Notre rédacteur Giorgio était présent sur place, où il s’est beaucoup agité le calepin afin d’y transcrire toutes ses émotions. Giorgio a également pris des tas de photos ; on espère qu’il nous en proposera quelques-unes, du moins celles où la pellicule n’aura pas été trop impressionnée par Lady Gaga !
Commentaire. Autant dire que Lady Gaga ne correspond pas du tout à mes préférences vocales ni musicales. Tout le monde semble se pâmer pour sur YouTube. Bof…
Cela dit, je reconnais à Lady Gaga d’être une showgirl d’exception, dont les prestations ne déchirent pas que les oreilles. Et même s’il y a peut-être un peu de marketing dans tout ça, ne serait-ce que pour capter le « marché » LGBT, il faut bien avouer que Lady Gaga aura fait beaucoup plus pour la communauté en quatre ans de carrière internationale que n’importe qui d’autre en plusieurs décennies d’activisme !
Philca / MensGo
(via toute la presse, dont Tribune de Genève et Le Figaro du 11 juin, NouvelObs.com du 12 juin 2011)