(Blogmensgo, 23 novembre 2011) L’Onusida constate dans son rapport 2011 en PDF publié le 21 septembre 2011 que 34 millions de personnes dans le monde étaient porteuses du VIH/sida fin 2010, soit une hausse de 3,3 % en un an et de 17 % en dix ans. C’est une bonne nouvelle, dans la mesure où ce chiffre atteste à la fois une meilleure efficacité des trithérapies et une plus grande généralisation des antirétroviraux.
« Nous sommes à l’aube d’une avancée significative dans la riposte au sida. » Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, annonce d’emblée son optimisme. Selon lui, et sous réserve de « passer d’une approche fragmentée à court terme à une riposte stratégique à long terme accompagnée d’investissements qui soient à la hauteur », il n’est pas interdit d’envisager la disparition à terme du VIH/sida.
Plusieurs indicateurs accréditent la victoire de l’homme sur la pandémie, même s’il subsiste des points noirs. Ainsi le taux annuel de nouvelles contaminations au VIH a-t-il régressé de 21 % entre 1997 et 2010, le nombre de décès imputables au sida ayant lui aussi reflué de 21 % depuis 2005. Cela faisait quand même, pour la seule année 2010, encore 2,7 millions de nouvelles infections au VIH et 1,8 million de morts dues au VIH/sida.
Dans le même temps, l’Afrique subsaharienne, continent le plus affecté, augmentait sa couverture antirétrovirale de 20 % entre 2009 et 2010, alors que dans le même temps certaines catégories de la population, par exemple celles « des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles », commençaient à modifier leurs comportements et leurs stratégies de protection.
Près de la moitié (47 %) des personnes séropositives bénéficient aujourd’hui d’antirétroviraux dans les pays en développement. Mais cette même statistique reste inférieure à 20 % dans 17 pays dont la pauvreté est généralement considérable (Madagascar, Soudan) mais dans certains cas plutôt relative (Lettonie, Tunisie). Dans les pays en développement, la moitié des séropositifs ignorent leur statut sérologique, ce qui constitue un frein à la régression du VIH/sida.
L’Onusida s’assigne un objectif de « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida » à l’horizon 2015. Il s’agira notamment d’éliminer, d’ici là, les nouvelles infections au VIH chez les enfants.
Commentaire. Peut-être est-ce dû à une lecture en diagonale, mais je n’ai pas vu le rapport 2011 évoquer les conséquences désastreuses des politiques ouvertement homophobes ici et là. Il est probable que certains pays maquillent à la baisse leurs statistiques sur le VIH/sida, notamment là où l’homosexualité vaut condamnation à mort. Un maquillage doublement coupable, puisqu’il n’incite pas à un minimum de prophylaxie.
Philca / MensGo
(via toute la presse, dont Le Monde du 21 novembre 2011)
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