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(Blogmensgo, 4 janvier 2012) L’Agence française de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) teste dès janvier 2012, auprès de 300 gays et trans séronégatifs, un système de prévention du VIH/sida par traitement antirétroviral. Nom de code : Ipergay, acronyme signifiant « Intervention préventive de l’exposition aux risques avec et pour les gays ».
Les 300 volontaires qui testeront la « prophylaxie préexposition au VIH » (Prep) devront avaler deux comprimés de Truvada avant et pendant le pic d’activité sexuelle, puis un troisième comprimé après cette période. La moitié de la cohorte ingurgitera un placebo sans le savoir.
Conçu par le laboratoire pharmaceutique américain Gilead Sciences, le Truvada associe deux principes actifs, l’emtricitabine (FTC) et le fumarate de ténofovir disoproxil (TDF). Son utilisation viendra en complément – et non à la place – des moyens de prévention et de dépistage habituels, qui seront offerts aux participants : préservatifs, vaccination contre les hépatites A et B, dépistage des infections et maladies sexuellement transmissibles. Il ne s’agira donc pas juste d’une prophylaxie médicamenteuse, mais d’une prévention combinée.
L’expérience aura lieu à Paris, Lyon puis Montréal. Si elle s’avère concluante, une seconde phase ajoutera 1 600 volontaires à la cohorte initiale.
Une expérimentation similaire avait été menée dans six pays, de 2007 à 2009 (essai Iprex, cf. notre article du 24 novembre 2010). Mais Ipergay distribuera les médicaments selon les demandes des participants volontaires, alors que le protocole imposé par Iprex s’était traduit par des carences dans le respect du traitement et par un risque de contamination réduit de 44 % seulement.
Commentaire. « Les gays sont, parmi les nouveaux séropositifs, dépistés plus tôt et rarement au stade sida », se réjouit l’ANRS dans son communiqué en PDF. L’ANRS oublie toutefois de préciser que les gays constituent historiquement la population qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie.
Cela dit, j’aime bien cet acronyme : Ipergay, c’est presque hyperfun.
Philca / MensGo
(via Le Figaro du 4 janvier 2012)