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(Blogmensgo, 9 janvier 2012) La Haute Cour de Kuala Lumpur a surpris les observateurs en relaxant le 9 janvier 2012 Anwar Ibrahim, qui était jugé pour « sodomie homosexuelle ». L’ancien vice-Premier ministre risquait jusqu’à vingt années d’emprisonnement, la Malaisie considérant l’homosexualité comme un crime.
Anwar Ibrahim, 64 ans, marié et père de six enfants, avait plaidé non coupable. Il s’agissait là, selon lui, d’un coup monté. « L’homme de 26 ans qui l’accusait avait rencontré M. Najib [l’actuel Premier ministre] deux jours avant la prétendue sodomie », précisait le blog d’Anwar Ibrahim juste avant le prononcé du jugement. Le tribunal n’a pas voulu « rendre un verdict de culpabilité sur la base d’une simple présomption », l’accusateur étant un ancien collaborateur du prévenu.
Le leader du Parti de la justice populaire (Keadilan, principal parti d’opposition) risquait d’ailleurs peut-être beaucoup plus que les vingt années d’emprisonnement auxquelles il semblait promis. En janvier 2010, peu avant le début du procès contre Anwar, la cour d’appel de Kuala Lumpur avait confirmé que l’interdiction de la sodomie pour « déviance sexuelle » était conforme à la Constitution de la Malaisie (cf. notre article du 25 janvier 2010). L’arrêt de 2010 déboutait ipso facto un homme de 39 ans qui venait d’être condamné à soixante ans de prison, soit trois fois la peine maximale, sous prétexte qu’il avait « commis » 22 actes de sodomie.
C’est la deuxième fois qu’Anwar Ibrahim était poursuivi pour sodomie. Il avait été condamné à vingt ans de réclusion en 1998, puis avait passé six années en détention avant d’être élargi. La relaxe dont il vient de bénéficier lui permet maintenant de préparer les élections générales prévues pour 2013, où il contestera une fois encore la suprématie de Najib Razak, du parti au pouvoir et de la corruption qui gangrène la Malaisie.
[Update. Le parquet a décidé de faire appel (20 Minutes, 20 janvier 2011).]Philca / MensGo
(via toute la presse du 9 janvier 2012, dont Romandie News et Challenges)