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(Blogmensgo, 20 août 2012) Ma brève recension numérique de mai dernier avait malencontreusement oublié plusieurs éditeurs pourtant très visibles par la quantité ou la qualité de leur production. On va essayer de réparer cet oubli.
Je rappelle, pour ceux qui prennent le train du Web en marche, que le présent article se consacre aux livres dont il existe une version numérique au format ePub. Le Mobi étant un format propriétaire, ses adeptes vérifieront la disponibilité des titres et éditeurs mentionnés ci-dessous chez leur fournisseur habituel. Ce texte est la deuxième partie d’une série consacrée aux livres numériques (première partie, publiée vendredi dernier, consultable ici).
Peut-on passer sous silence H&O éditions ? Non, bien sûr. C’est pourtant ce que j’ai fait en mai 2012, honte à moi.
Le fait que le site web de cet éditeur n’ait pas été mis à jour depuis plusieurs mois ne saurait me fournir une circonstance atténuante valable. Ce qui était un pur oubli n’est peut-être pas un ratage. Car je ne vois pas trace, en format numérique, de livres publiés par H&O. Et contrairement à ce que l’on disait hier ici même, l’un des auteurs phares de cet éditeur, Jean-Paul Tapie, ne semble pas – sauf exception isolée – vendre ses livres au format numérique.
L’un des avantages du numérique est qu’il autorise une lecture en toute discrétion. Le voisin ne peut pas voir ce qu’on bouquine sur la liseuse. C’est ce qui explique le succès de la littérature érotique sur support numérique ; je présume qu’il en va de même pour la littérature gay et lesbienne que pour la littérature hétéro. Le numérique permet aussi à ceux qui n’ont pas fait leur coming out de préserver la confidentialité de leurs lectures.
Les Éditions textes gais ont pour leur part franchi le seuil du numérique sans état d’âme, voire d’une manière conquérante. Résultat, pas moins de 82 livres référencés par ePagine et 81 livres référencés par Feedbooks.
On peut télécharger leur catalogue pour se faire une idée du contenu. Le catalogue gratuit est bien sûr sans DRM, puisque cet éditeur se borne à un simple tatouage des fichiers numériques. Mieux encore, le catalogue offre deux nouvelles gratuites et inclut « les 15 premières pages de tous les livres ». L’éditeur s’efforce en outre de préciser, le cas échéant, si tel titre est aussi disponible en format papier et si l’auteur a publié d’autres livres chez ce même éditeur. La tarification est généralement incitative, avec plus de la moitié des titres disponibles pour moins de 5 euros.
Quel genre de titres ? Des romans, dont pas mal de romans érotiques. Tel est le cas – pour rester dans la thématique pompière de mon article de vendredi dernier – du roman d’AbiGaël intitulé Les trouffions jouent aux pompiers et vendu 2,49 euros (j'aurais plutôt écrit troufions, mais bon). Les trois romans de l’auteur le plus connu, Roger Peyrefitte, sont en revanche commercialisés au prix fort.
Qui connaît les Éditions Lison Ozé ? Sous cet intitulé à la fois mignon et astucieux se cache un éditeur québécois dont Michel-Émile Gendron est la cheville ouvrière. Seuls deux titres sont disponibles via ePagine. Mais ils sont vendus… au format PDF, l’un à 6 euros et l’autre à 12 euros.
Triple erreur !
Erreur de format, avec des livres dans un format inapproprié. Le PDF se prête mal à une lecture suivie sur ordinateur ou sur terminal à écran rétroéclairé ; parce que l’écran est souvent inadapté (les ordis ont un écran au format paysage, les livres sont généralement publiés au format portrait) et parce que le rétroéclairage fatigue les yeux.
Erreur de tarification. Quand le livre d’un auteur beaucoup moins connu en Europe qu’au Canada est vendu aussi cher que 12 euros, il a peu de chance de se trouver facilement un public. Même à 6 euros c’est presque trop cher pour « tester » un auteur, du moins en version numérique.
Erreur de tarification (bis). La notion de « prix psychologique » existe aussi dans le monde du livre, même si le livre – papier ou numérique – n’est pas tout à fait un produit comme les autres. Mieux vont donc vendre à 11,99 euros plutôt qu’à 12 euros, et surtout à 5,99 euros qu’à 6 euros. Tout le monde n’y est peut-être pas sensible, mais une minorité agissante, attentive à ce genre de détails, est susceptible de ne pas acheter sans le petit stimulus du prix psychologique.
Qui connaît le développé du signe E P & L A ? Réponse : « Économique, philosophique et littéraire Arès ». La revue du même nom a, par ses initiales, servi à baptiser la maison d’édition.
Le credo de ses promoteurs est à la fois explicite et audacieux : « […] outre l’indépendance affichée, il s’agit d’accepter tous les points de vue, même les plus contraires à la morale traditionnelle ; tant que ceux-ci expriment aussi bien un style qu’une intelligence. […] Ainsi, je crois en l’avenir de la publication électronique. Elle est moins un handicap qu’une nécessité pour faire naître de nouveaux concepts, pour favoriser l’essor des idées à travers le monde. » Je ne vois pas comment le numérique pourrait, mieux ou moins bien que le papier, susciter de nouveaux concepts. Mais le reste du discours me convient.
C’est en partant d’une recherche sur Dustan que j’ai rencontré mention d’un auteur publié chez ce jeune éditeur numérique : Laurent Herrou, dont le premier livre intitulé Laura résulte d’échanges littéraires avec Dustan. Ce livre, réédité et augmenté en 2011, est était disponible en ePub chez Feedbooks et en multiformat chez ePagine (ePub, Mobi, PDF).
E P & L A ne s’interdit pas de publier des essais, de la poésie, du théâtre ou des livres de philosophie et d’économie. Pour l’instant, l’éditeur se borne à quatre livres de trois auteurs plus un livre collectif, tous dans le domaine de la littérature générale. Avec deux atouts majeurs : un prix unique de 4 euros (qu’il serait psychologiquement plus astucieux de limiter à 3,99 euros) et des fichiers avec simple tatouage, donc sans DRM.
J’abrège ici ce deuxième volet, pour cause de canicule persistante. Le troisième et dernier volet sera mis en ligne après-demain (je suis indisponible demain, qu’on se le dise). Et cette fois-ci j’évoquerai quelques titres qui ont croisé le regard de ma souris – ou plus exactement de mon trackpad – pendant l’été.
Philca / MensGo
Personnellement, je serais plutôt favorable à l’idée de publier directement sur le numérique certains de mes textes, notamment des romans pornographiques, mais j’ignore comment procéder. Alors, si vous êtes intéressé ou si vous connaissez un lien, contactez-moi. Cordialement. JPT