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(Blogmensgo, 8 janvier 2013) La parution – pour la première fois en français – d’entretiens entre Marguerite Duras et la journaliste italienne Leopoldina Pallotta della Torre montre que l’écrivaine française avait de l’homosexualité une conception peu valorisante.
La passion suspendue est le titre du recueil posthume d’entretiens que les éditions du Seuil ont publié le 3 janvier 2013. Marguerite Duras y assimile l’homosexualité avec la mort. « L’impossibilité de la procréation même, du reste, rapproche beaucoup l’homosexualité de la mort. » Mort de l’espèce ou mort de l’individu ? L’extrait, mentionné par le bref article qui me sert de source, ne permet pas d’en juger.
Dans ces entretiens recueillis il y a un quart de siècle (de 1987 à 1989), Duras signale qu’il manque « à l’amour entre semblables cette dimension mythique et universelle qui n’appartient qu’aux sexes opposés ». Son quasi-contemporain, l’écrivain homosexuel Roland Barthes (né en 1915, un an après Duras) en prend lui aussi pour son matricule. « Je ne peux considérer Roland Barthes comme un grand écrivain : quelque chose l’a toujours limité, comme s’il lui avait toujours manqué l’expérience la plus antique de la vie, la connaissance sexuelle d’une femme. »
Dans sa thèse sur Marguerite Duras (ici en PDF), Hamida Drissi cite une interview de Duras par Le magazine littéraire, où l’écrivaine disait déjà que « l’homosexualité c’est peut-être la mort », faisant référence à son livre La maladie de la mort où une femme noue – souvenir autobiographique – une relation avec un homosexuel sans désir pour elle.
Pour en savoir plus :
La passion suspendue - Entretiens avec Leopoldina Pallotta della Torre. Paris, 2013, Éditions du Seuil, 17 € (version papier) ou 11,99 € (version numérique).
[Update du 9 janvier 2013. Cet article mentionne quelques âneries supplémentaires proférées par une Marguerite aujourd’hui bien fanée.
Update du 11 janvier 2013. Autre article, encore plus circonstancié, ici.]
Commentaire. Le prétendu style génial de Marguerite Duras tient plus du tic d’écriture que du talent d’écrivain. Je le pensais avant la publication de ce livre d’entretiens et ne compte pas changer d’avis avant quelques lustres.
Duras a certes écrit quelques œuvres délicieuses (à commencer par Le marin de Gibraltar), mais la plupart de ses œuvres, en particulier les plus populaires (à commencer par L’amant), sont des exercices de faiseur et non d’authentiques chefs-d’œuvre.
Et ce qu’elle dit sur l’homosexualité ? Minable, forcément minable.
J’écris cela sans animosité à l’encontre de l’hétérosexualité, que je ne considère pas comme plus anormale que l’homosexualité. 😀
Philca / MensGo