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(Blogmensgo, 22 janvier 2013) Barack Obama est devenu, le 21 janvier 2013, le premier président à prendre ouvertement position en faveur des droits LGBT à l’occasion d’un discours d’investiture.
Le chef de l’État américain ne s’est pas contenté de s’engager en faveur du mariage homosexuel. Il l’a fait en présence des neuf membres de la Cour suprême fédérale, devant qui il prêtait serment, et qui examineront la question du mariage entre personnes de même sexe les 26 et 27 mars 2013 (cf. notre article du 10 décembre 2012).
Le président Obama en a profité pour pointer les similitudes entre les droits des Noirs, des femmes et des LGBT. Il est allé jusqu’à évoquer, dans une même phrase, les noms symboliques de Seneca Falls (1848, droits des femmes), Selma (1965, droits des Noirs) et Stonewall (1969, droits des gays).
« Notre voyage ne se terminera pas avant que nos frères et sœurs homosexuels soient traités comme n’importe qui d’autre au regard de la loi », a martelé Obama, « car s’il est vrai que nous naissons égaux, alors l’amour que nous nous promettons doit lui aussi nécessairement être assorti d’égalité. »
Le casting officiel de l’investiture n’était pas moins arc-en-ciel que l’allocution du président Obama. Ainsi la lecture du célèbre discours « I have a dream » de Martin Luther King a-t-elle été confiée au poète homosexuel Richard Blanco. Quant à la traditionnelle bénédiction, elle a été célébrée par le pasteur Luis Leon qui a glissé une prière « pour les homosexuels et les hétérosexuels ».
On était donc loin, en 2013, de l’investiture à peine gay-friendly d’il y a quatre ans (cf. notre article du 13 janvier 2009). Le pasteur Louis Giglio, qui devait officier cette année, a été vite récusé en raison d’un sermon homophobe prononcé dans les années 1990.
Commentaire. Un discours d’investiture très spécial et pas seulement par sa dimension historique. C’était aussi, me semble-t-il, un discours de visionnaire.
Barack Obama n’est plus le tiède soutien de la communauté LGBT. Il ne milite plus à reculons et s’engage désormais à fond dans la bataille pour l’égalité universelle des droits, en commençant dès 2013 par le droit au mariage homosexuel.
Faut-il y voir une volonté d’influer sur la Cour suprême, dont les débats de mars seront suivis d’une mise en délibéré jusqu’à juin ? C’est sans doute vrai, au moins d’une manière indirecte.Faut-il y voir une volonté d’accompagner l’évolution sociétale des États-Unis, où la population est désormais majoritairement favorable au mariage gay ? C’est sans doute vrai, au moins dans une certaine mesure.
Mais plutôt que d’accompagner la société, Obama préfère désormais la précéder, devant ainsi pionnier plutôt que suiveur.
Le discours d’investiture visait aussi et surtout à donner au président Obama un interlocuteur unique : la postérité. Car pour son second et dernier mandat, Barack Obama n’a plus qu’un seul défi à relever, celui d’inscrire son nom au plus haut dans l’histoire des États-Unis et de la civilisation.
Puisse-t-il y parvenir.
Philca / MensGo
(via toute la presse du 21 janvier 2013, dont Le Point et Los Angeles Times)