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(Blogmensgo, 29 janvier 2013) Des chercheurs du Centre d’études sur le stress humain (CESH) de Montréal ont mis au jour la relation directe, chez les homos et les bisexuels, entre le stress et le placard. Dans une étude publiée…… le 29 janvier 2013 par la revue Psychosomatic Medicine (pas en ligne à l’heure où j’écris cet article), ils détaillent les conclusions d’une étude réalisée sur un échantillon de 87 personnes dont 41 hétéros et 46 homos ou bisexuels.
L’équipe du CESH (organisme affilié à l’université de Montréal) dirigée par Robert-Paul Juster et associée à l’hôpital Louis-H. Lafontaine, s’est aperçue les gays, lesbiennes et bisexuels qui vivent leur homosexualité ou leur bisexualité au grand jour semblent être moins stressés que les personnes qui restent dans le placard. Le coming out « peut être bénéfique pour la santé lorsque la politique sociale est tolérante et facilite le processus de divulgation », précise toutefois Robert-Paul Juster. Tels sont les principales conclusions de son « Étude psychoneuroendocrinienne sur le stress et l’orientation sexuelle ».
Les 87 participants avaient en moyenne 25 ans. Les 41 hétéros ont servi d’échantillon témoin. Parmi les 46 homos et bisexuels, environ les deux tiers étaient sortis du placard et un tiers n’avaient pas fait leur coming out.
Tous ont ensuite été soumis à des questionnaires, des prélèvements et des analyses. Les chercheurs ont notamment mesuré la présence d’une vingtaine de marqueurs, à commencer par le cortisol (une des hormones du stress), l’adrénaline, la pression sanguine, l’insuline, le sucre et le cholestérol.
Il en ressort que la charge allostatique (niveau de stress, d’anxiété et de dépression à tendance chronique) varie en fonction des groupes étudiés. « Contrairement à nos prévisions, explique Juster, les hommes gay et bisexuels présentaient des symptômes dépressifs et des niveaux de charge allostatique inférieurs à ceux des hommes hétérosexuels. Les lesbiennes, les gays et les bi ayant fait leur coming out auprès de leurs familles et amis présentaient des niveaux moins élevés de symptômes psychiatriques et de cortisol matinal que ceux qui étaient restés dans le placard. »
La variabilité des résultats s’expliquerait à la fois par le niveau d’acceptation sociale de l’homosexualité et par les stratégies d’adaptation des sujets homosexuels face à la stigmatisation ambiante.
Robert-Paul Juster estime que son échantillon réduit n’invalide pas aux résultats de son étude. Et d’affirmer que les études avec des échantillons beaucoup plus larges se contentent généralement de questionnaires et d’investigations très succincts.
Commentaire. En matière statistique, le plus important n’est pas la taille de l’échantillon mais sa représentativité. L’équipe de Robert-Paul Juster aura sans doute privilégié l’approche clinique à l’approche statistique.
L’autre objection majeure qui me vient à l’esprit est que les tests et prélèvements ont été effectués certes en plusieurs fois, mais avec des mesures pertinentes sur une seule journée. C’est un peu court.
Juster sait pourtant bien qu’en matière de glycémie (puisque la liste de marqueurs inclut nombre d’éléments biochimiques susceptibles de dénoter un diabète de type 1 ou 2), la simple mesure de la glycémie à jeun n’a de valeur que si elle est corroborée par l’hémoglobine glyquée (sur trois mois), à tout le moins par au moins deux relevés de glycémie à jeun similaires.
S’ils s’avéraient sur une plus grande échelle statistique, les résultats ci-dessus feraient de l’étude conduite par Robert-Paul Juster un acte pionnier susceptible de retombées scientifiques considérables.
Philca / MensGo