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(Blogmensgo, 14 mai 2013) Dans son rapport annuel publié le 14 mai 2013, SOS Homophobie déclare avoir reçu 1 977 appels et courriels signalant des actes homophobes en 2012, soit 27 % de plus qu’en 2011. Il s’agit de la plus forte hausse en huit ans de cette statistique non officielle, précise l’association française de lutte contre l’homophobie.
Rapport 2013 de SOS Homophobie : synthèse | version PDF | version papier
L’augmentation de 27 % constitue une simple moyenne. Le nombre des signalements d’actes homophobes commis sur Internet a plus que doublé, tandis que l’augmentation atteint 44 % à l’antenne ou dans les colonnes des médias. De même les comportements homophobes en milieu scolaire ont-ils augmenté de 38 %. Les cas de lesbophobie sont eux aussi en hausse de 30 %.
Le nombre d’agressions physiques a diminué de 30 cas par rapport à 2011, mais 122 cas étaient encore signalés en 2012. Ces agressions interviennent pour plus de moitié dans des lieux publics (165 cas) et parmi les proches des victimes.
Le débat parlementaire et médiatique de la loi sur le « mariage pour tous » correspond à un pic du nombre d’appels reçus par SOS Homophobie, qui a doublé en octobre et novembre, voire triplé en décembre. Les dérives homophobes se sont alors multipliées, notamment dans les médias et sur les forums en ligne (blogs, réseaux sociaux, agoras diverses) où le clavier offre un anonymat propice aux dérapages.
Élisabeth Ronzier, présidente de SOS Homophobie, constate néanmoins que ce même débat a entraîné une hausse du nombre des témoignages transmis et des plaintes déposées. De la part des victimes, mais aussi – phénomène nouveau – de la part de témoins hétérosexuels.
Les actes, insultes et agressions à caractère homophobe en France ne se limitaient pas aux 1 977 cas recensés par SOS Homophobie, dont la méthodologie, le manque de moyens et le silence de nombreuses victimes ne permettent pas un recensement exhaustif.
Commentaire D’aucuns tirent prétexte de ce qu’il n’existe aucune statistique officielle sur les actes ou agressions homophobes pour démolir, d’une manière explicite ou sous-jacente, le travail de SOS Homophobie. La lecture des commentaires qui accompagnent l’article du Figaro (cf. source ci-dessous) est, à cet égard, aussi révélatrice de consternante.
Le raisonnement de ces braves commentateurs consiste à dire que s’il n’y a pas de statistique officielle sur l’homophobie, pourquoi s’évertuerait-on à subventionner une association qui produit des statistiques sur le sujet ? Mon raisonnement à moi est inverse : puisque seule une association comme SOS Homophobie est capable de produire des statistiques crédibles (malgré leur caractère forcément empirique), eh bien cela signifie que les pouvoirs publics sont coupables ! Coupables d’être infichus de produire eux-mêmes des statistiques fiables (ce qui présuppose une volonté politique) et coupables d’être infichus de subventionner une telle association à la hauteur des besoins et des enjeux réels (ce qui présuppose aussi une volonté politique).
J’en profite pour rappeler, au cas où certains lecteurs distraits l’auraient oublié, que c’est dans trois jours, le 17 mai 2013, qu’a lieu la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Une journée annuelle qui, cela va sans dire, n’aura pour motif de réjouissance que quelques timides avancées ici ou là.
Update du 15 mai 2013. Comment définir ou qualifier l'homophobie ? Cela me fait penser à la phrase de Gobineau dans Les Pléiades :
La bassesse humaine connaît mille moyens de s’exercer ; tous les masques dont elle se revêt portent le semblant d’une vertu.
Philca / MensGo
(via tout la presse du 14 mai 2013, dont NouvelObs.com [ici et ici] et Le Figaro)