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(Blogmensgo, 10 septembre 2013) Le virus du sida ne réagit plus aux anticorps neutralisants de la même manière qu’il y a dix, vingt ou trente ans. Les personnes infectées non plus. Et la population contaminée change peu à peu de profil.
Le VIH résistait dix à vingt fois mieux en 2010 aux anticorps neutralisants qu’en 1980. Cette plus grande résistance virale oblige aujourd’hui les patients infectés à produire plus d’anticorps neutralisants afin de mieux combattre le VIH/sida. Or, les séropositifs d’aujourd’hui produisent moins d’anticorps neutralisants que les séropos d’il y a plusieurs décennies.
Tels sont quelques-uns des enseignements d’une étude codirigée par Martine Braibant et Francis Barin avec une équipe de chercheurs français (Inserm 966 et université de Tours). L’étude, publiée fin juillet 2013 dans la revue PLoS Pathogens esquisse en outre les pistes stratégiques à suivre pour mettre au point un vaccin efficace.
L’étude : synthèse (français) | texte complet (anglais)
Une autre étude, conduite par l’équipe de Bertran Auvert (UMRS-1018 Inserm), suggère la pertinence de la circoncision comme ingrédient d’une stratégie antirétrovirale. Le taux d’infection des hommes circoncis serait inférieur de 57 % à 61 %, ont constaté les chercheurs en étudiant un panel de 3 338 hommes entre 2007 et 2011 dans un bidonville d’Afrique du Sud.
(bref aperçu | communiqué en PDF)
Les statistiques de la pandémie en France attestent par ailleurs une évolution sanitaire et sociétale inquiétante. Certes, 40 % des nouveaux diagnostics chez les homosexuels sont posés dans les six mois après l’infection, contre 26 % pour la population générale. Mais le relâchement des efforts préventifs en direction de la communauté gay s’aggrave depuis 2006, à tel point que les diagnostics posés sur les moins de 25 ans concernent en majorité de jeunes gays.
La situation n’est pas moins inquiétante parmi les seniors sur le front des statistiques. Nombre de 50-60 ans ne se souviennent plus avoir eu un rapport à risque ou pensent ne plus être une cible à VIH. De même que le personnel soignant, ils intériorisent le cliché trop répandu selon lequel le VIH/sida ne frapperait que des hommes jeunes. Résultat, les seniors sont moins systématiquement dépistés que leurs cadets et ils sont plus souvent diagnostiqués à un stade plus tardif de l’infection.
Plus de 40 % des diagnostics de VIH/sida parmi la population française sont effectués soit très tardivement (29 %), soit déjà en phase de sida (13 %).
« L’effort [de prévention] devrait être réorienté vers l’amélioration du dépistage dans l’ensemble de la population masculine », explique au Figaro un spécialiste français des questions de prophylaxie préexposition (PrEP), le professeur Gilles Pialoux, selon qui les campagnes de dépistage trop généralistes n’ont pas eu l’impact diagnostique attendu.
Philca / MensGo
(via Le Figaro du 10 septembre 2013, ici et ici)