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(Blogmensgo, blog gay du 28 novembre 2013) Une commission épiscopale présidée par Joseph Pilling a rendu le 28 novembre 2013 un « rapport sur la sexualité humaine » suggérant d’autoriser la célébration non pas de mariages gay mais d’unions homosexuelles par l’Église anglicane d’Angleterre.
Rapport Pilling : communiqué | texte (en PDF)
Le rapport du « groupe de travail de la maison des évêques sur la sexualité humaine », ou commission Pilling, fait 18 recommandations dont débattront successivement la maison des évêques en décembre 2013 et le collège des évêques en janvier 2014.
Outre son président éponyme, la commission Pilling rassemblait quatre évêques et trois conseillers depuis janvier 2012. Tous ont cosigné la plupart des 200 pages du rapport, sauf l’évêque de Birkenhead qui a obtenu de faire inclure sa « déclaration de désaccord » dans le rapport.
Le texte souligne que « l’enseignement de l’Église sur la sexualité est en porte-à-faux avec les positions de la société contemporaine, non seulement parmi les chrétiens gay et lesbiennes mais aussi parmi les chrétiens hétérosexuels ».
La première des 18 recommandations « accueille et réaffirme chaleureusement la présence et le ministère, au sein de l’Église, de personnes gay et lesbiennes, qu’elles soient laïques ou qu’elles aient reçu les ordres ».
Plusieurs recommandations appellent l’Église anglicane à combattre l’homophobie et à faire repentance pour n’avoir pas accueilli et accepté les personnes homosexuelles « dans le passé ».
Le rapport propose que les prêtres soient « en mesure d’offrir des services appropriés pour entériner une relation homosexuelle fidèle ». En revanche, aucune recommandation ne préconise de liturgie particulière pour cela. La commission Pilling n’appelle pas non plus à modifier l’enseignement religieux traitant du comportement sexuel.
Enfin, le rapport de la commission Pilling estime que la consécration de mariages homosexuels nécessiterait une substantielle modification préalable des tables de la loi religieuse. Il n’est pas question non plus d’obliger une paroisse ou un officiant à célébrer des unions entre personnes de même sexe.
La commission Pilling affirme avoir établi ses propositions après avoir rencontré des ecclésiastiques, des théologiens, mais aussi des scientifiques et « un certain nombre de personnes gay et lesbiennes, souvent à leur domicile, afin d’écouter leurs récits et leurs arguments ».
Commentaire. Pas tout à fait une douche écossaise, mais une grosse douche anglaise. Reste à savoir si l’eau bénite est chaude, tiède ou froide.
Les recommandations de la commission Pilling et plusieurs de ses formulations font preuve – on ne saurait le nier – d’une grande audace par rapport à la frilosité antérieure de l’Église anglicane. Mais à aucun moment le rapport ne préconise la célébration religieuse d’un mariage homosexuel à part entière.
La réflexion ne s’est pas toujours faite dans une ambiance feutrée, comme l’atteste l’addendum imposé par l’évêque de Birkenhead. Joseph Pilling a lui-même reconnu que les désaccords ont été « examinés dans la chaleur d’une foi partagée ».
Cette formule pleine d’humour suggère que l’on s’est joyeusement étripé au sein de la commission Pilling pendant presque deux ans. Avec un lourd sous-entendu : on risque de s’écharper encore plus lorsque la maison des évêques et le collège épiscopal examineront le rapport qui leur est soumis.
Les premiers mariages civils homosexuels seront célébrés à l’été 2014 en Angleterre et au pays de Galles. Pas sûr que l’Église anglicane ait définitivement statué – sans guerre civile de religion – sur ce même sujet d’ici là. Et l’été prochain, la « chaleur d’une foi partagée » pourrait bien devenir suffocante.
Philca / MensGo
(via Le Figaro)