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(Blogmensgo, blog gay du 2 décembre 2013) Plus de 65 % des suffrages exprimés ont validé par référendum, le 1er décembre 2013, un amendement constitutionnel visant à définir le mariage comme « l’union entre un homme et une femme » en Croatie. Seuls 38 % des électeurs s’étaient déplacés.
L’actuelle Constitution croate ne définit pas le mariage. Le référendum visait à contrer un hypothétique projet de loi sur le « partenariat entre personnes de même sexe » que préparerait le gouvernement de centre gauche, lequel a appelé à voter non lors du référendum. En Croatie, les couples homosexuels ayant au moins trois années de concubinage bénéficient depuis 2003 des mêmes droits – y compris en matière patrimoniale – que les couples hétérosexuels en union libre.
Quelque 700 000 personnes, avec le soutien actif de l’Église catholique (dans un pays où 90 % de la population se définit comme catholique), ont signé la pétition qui a permis au Parlement de convoquer un référendum. L’initiative émanait du collectif ultraconservateur « Au nom de la famille ».
La Croatie est membre de l’Union européenne depuis juillet 2013. Dans ce pays, la Gay Pride est célébrée depuis 2002. Mais à Zagreb comme à Split, les cortèges rassemblent moins de 5 000 personnes et se déroulent sous haute surveillance policière.
Commentaire. La Croatie se présente comme une démocratie. Et valide un référendum constitutionnel auquel n’ont pris part que 38 % des électeurs et que n’ont validé que 65 % des inscrits. Autrement dit, le référendum a connu le plus faible taux de participation de l’histoire croate et l’amendement constitutionnel aura été voté par moins de 25 % des électeurs.
Un tel référendum, dans une démocratie qui se respecte, aurait dû être invalidé pour quorum insuffisant. Je rappelle que démocratie signifie gouvernement par le peuple. Avec 38 % de participation, il ne s’agit plus d’une démocratie mais d’une pétaudière.
Utiliser le référendum comme arme contre les droits et libertés fondamentaux relève du gangstérisme mafieux. Encore les mafieux peuvent-ils se prévaloir d’un code de l’honneur. Le code d’honneur de ceux qui ont voté l’amendement constitutionnel se résume à leur propre abjection.
À l’abjection s’ajoute la mauvaise foi. Les opposants au mariage gay affirment (cf. ci-dessus) que les couples en union libre ont les mêmes droits, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels. Il manque aux couples homosexuels les deux droits les plus fondamentaux dont jouissent les couples hétérosexuels en simple concubinage : le droit de se marier et celui d’élever des enfants.
Philca / MensGo
(via toute la presse des 1er et 2 décembre 2013, dont NouvelObs.com, Libération et Le Monde)
Pas besoin de s’éloigner beaucoup pour trouver des comportements d’un autre siècle. On oublie parfois à quel point la France peut être accueillante et ouverte d’esprit par rapport à certains pays européenn (la Croatie notamment).
La France est un vaste pays… dont les dimensions se rétrécissent singulièrement dès lors qu’elles se mesurent à l’aune de Frigide Barjot et consorts.
Mais entre le naturisme au Levant et le naturisme à Krk, il n’est dorénavant plus nécessaire de choisir. L’Histoire a tranché. 😛
Je ne comprends pas à quoi sert l’Europe si des pays comme la Croatie , la Pologne , se permettent d’être discriminants vis a vis des LGBT (lesbienne gay bi trans), en même temps la France se permet , elle aussi de ne pas accorder le même droit à tous ( ressortissants de 11 pays avec lesquels les homos ne peuvent se marier) ce n’est pas ce que l’on appel l’EGALITE
Ce sont là des concepts différents.
D’un strict point de vue juridique, il est « normal » que les accords supranationaux ait prééminence sur les législations nationales.
D’un point de vue humain, un minimum de subsidiarité permettrait de mettre au rencard les législations trop liberticides – et en l’occurrence homophobes – imposées comme légitimes par des accords supranationaux.
Quant à la Croatie, la Pologne et quelques autres, on se heurte là à l’inertie naturelle des eurocrates. Ils agitent quelques grandes idées relatives aux droits de l’homme, mais comme par hasard les questions d’homophobie légale ne sont jamais brandies comme sine qua non, contrairement au racisme, à l’antisémitisme, à l’islamophobie ou à la cathophobie, etc. Deux poids, deux mesures. 🙁