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(Blogmensgo, blog gay du 14 janvier 2014) Quelque 7 000 couples homosexuels se sont mariés dans 2 900 communes en France depuis fin mai 2013, révèle l’Insee dans son bilan démographique de l’année 2013.
Insee (2013) : bilan démographique | mariage homo
La statistique officielle des mariages gay et lesbiens ne porte que sur la période allant du premier mariage gay en France (célébré le 29 mai) jusqu’au 31 décembre 2013. Le mariage entre personnes de même sexe en France a été légalisé le 17 mai 2013.
L’Insee a recensé 231 000 mariages hétérosexuels en 2013. Le mariage homo n’a représenté que 2,9 % du total des mariages célébrés en 2013, mais avec des statistiques sur sept mois pour le mariage homo et douze mois pour le mariage hétéro. La proportion des mariages homosexuels est donc logiquement inférieure à la proportion des pacs homosexuels (5 %) calculée par l’agence publique entre 2007 et 2012. Mais entre juin et décembre 2013, quelque 4 % des mariages concernaient des couples de même sexe.
La répartition par genres est presque identique pour le mariage et pour le pacs homosexuels. Quand trois couples masculins se marient, seuls deux couples féminins font de même. Les couples gay et lesbiens représentaient respectivement 57 % et 43 % des pacs homosexuels de 2007 à 2012. Même proportion chez les couples homosexuels en simple concubinage.
La moyenne d’âge diffère notablement en fonction des couples. Chez les homos, l’âge moyen du mariage est de 50 ans pour les hommes (avec un écart de 8 ans entre les époux) et 43 ans pour les femmes (écart de 5,5 ans entre les épouses). Et chez les hétéros, l’âge moyen du mariage est respectivement de 37 ans et 34 ans.
« Cette différence est sans doute pour partie liée au fait qu’il s’agit de la première année d’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe », explique l’Insee.
La répartition géographique des mariages est beaucoup plus urbaine chez les homos que chez les hétéros. Les villes de plus de 200 000 habitants (dont 14 % pour Paris) ont attiré un quart des mariages homosexuels en 2013, contre 9 % des mariages hétérosexuels en 2012. Mais dès que la commune compte moins de 2 000 habitants, la proportion est la même quel que soit le sexe des époux.
Commentaire. Les statistiques incomplètes de 2013 au regard du mariage gay et lesbien ne sont peut-être pas représentatives des années à venir.
D’abord parce que l’Insee s’appuie ici sur sept mois au lieu de douze.
Ensuite parce que le manque de temps avant les vacances d’été pour préparer son mariage n’a permis qu’aux couples les plus motivés de franchir le pas : les plus militants (à commencer par Bruno et Vincent à Montpellier), les plus pressés (pour motifs pécuniaires ou successoraux) et les plus à l’aise financièrement.
Le pic habituel des mariages se situe entre mai et septembre. On a célébré moins de cinq mariages homosexuels en mai 2013, mais 1 500 en septembre. Gageons qu’en 2014, les statistiques du mariage homosexuel en France seront beaucoup plus substantielles en valeurs absolues comme en données relatives. D’autant plus que la proportion de mariages homosexuels (par rapport à l’ensemble des mariages) dans l’année qui a suivi leur légalisation est plus élevées en France qu’aux Pays-Bas, en Belgique ou en Espagne.
Reste à savoir si le pacs conservera ses attraits maintenant que le mariage homosexuel est légal. Chez les hétéros, on recensait trois mariages pour deux pacs en 2011 et 2012. Mais il faudra attendre 2016 pour que soient publiées les statistiques définitives de 2014, première année entière susceptible de permettre une comparaison chiffrée du pacs et du mariage homosexuels.
Philca / MensGo