Blog for the LGBT community, informative and amusing – A new vision for the world
(Blogmensgo, blog gay du 15 juillet 2014) Environ 75 % des étudiants hétérosexuels soutiennent l’homosexualité et 55 % à 75 % d’entre eux – surtout les filles – sont favorables à l’homoparentalité. Tels sont quelques-unes des conclusions provisoires d’une étude transnationale menée par l’université de Liège auprès d’étudiants belges, français et italiens.
Quel regard les étudiants hétérosexuels portent-ils sur les unions et les parentalités homosexuelles ? Existe-t-il des liens de causalité entre d’une part les stéréotypes sur le genre homme/femme, la religiosité, l’appartenance politique des étudiants hétérosexuels et leur connaissance de personnes, couples et parents homosexuels, et d’autre part leur opinion à l’égard des unions homosexuelles (pacs ou mariage) et de l’homoparentalité ? C’est à cette question multiple que s’efforce de répondre une étude internationale codirigée par le psychologue et psychothérapeute Salvatore D’Amore, de l’université de Liège, et de son collègue Robert-Jay Green, de l’Alliant University of San Francisco. Les premières conclusions concernent les étudiants belges, français et italien (voir méthodologie ci-dessous).
Si les opinions favorables au mariage homosexuel dépassent les 75 %, ce chiffre n’est atteint que par les étudiantes en ce qui concerne l’homoparentalité, alors que seuls 55 % à 68 % des étudiants y sont favorables.
La nationalité des personnes interrogées semble influer sur l’opinion des filles mais pas sur celle des garçons. Ainsi les filles de Belgique (où le mariage homosexuel est légal) sont-elles beaucoup plus favorables au mariage gay et lesbien que les filles d’Italie (où les unions homosexuelles n’ont aucun statut juridique).
Mais d’une manière générale, les étudiantes des trois pays sont beaucoup plus favorables au mariage et à la parentalité homosexuels que leurs homologues masculins. Les personnes interviewées qui soutiennent le mariage homo ont également tendance à soutenir l’homoparentalité.
En revanche, un faible soutien au mariage et à la parentalité homosexuels « est corrélé » au conservatisme politique et religieux, de même qu’aux forts stéréotypes de genre (idées reçues relatives à la distribution des rôles entre l’homme et la femme).
Les chercheurs notent par ailleurs un impact positif direct entre d’un côté la quantité et la qualité des relations sociales avec des personnes LGBT et de l’autre côté les opinions positives associées aux personnes LGBT, à l’homosexualité et à l’homoparentalité.
« La forte acceptation dont font preuve les étudiants sondés suggère que les stigmates sociaux et les préjugés historiques relatifs à l’homosexualité ont tendance à grandement diminuer dans ces pays. J’y vois des signes d’espoir, avec des générations futures plus ouvertes, et un message important pour la société et la justice. »
(Salvatore D'Amore)
Méthodologie. Questionnaire administré en ligne auprès de 10 709 étudiants universitaires hétérosexuels âgés de 18 à 25 ans, dont 4 621 étudiants originaires de Belgique, 2 263 de France et 3 825 d’Italie.
Cette étude fait partie d’une recherche transnationale menée auprès de 18 000 étudiants dans ces trois pays et dans quatre pays supplémentaires (Espagne, Grèce, Pologne et Portugal). Une étude similaire est également menée en Afrique du Sud et en Turquie.
Commentaire. Il s’agit là des premières conclusions d’une étude non encore publiée. On attend avec impatience les résultats définitifs de cette étude restreinte et de l’étude plus vaste à laquelle elle est associée.
Dommage que ces premières conclusions fournissent très peu de résultats chiffrés. Je m’étonne par ailleurs de ce panel dont la répartition par nationalités est inversement proportionnelle à la démographie des pays concernés. Il conviendra de vérifier, quand seront publiés les résultats définitifs, si les chercheurs ont pondéré les résultats et selon quelle méthode ils l’ont fait.
Les résultats provisoires de l’enquête se bornent à enfoncer les portes ouvertes de la psychométrie. Pas besoin d’un diplôme de troisième cycle pour deviner l’impact dévastateur de la religiosité, du conservatisme politique et des stéréotypes de genre sur la reconnaissance et l’acceptation des personnes LGBT, de l’homosexualité, des unions homosexuelles et de l’homoparentalité.
Le fait que plus les hétéros connaissent – et apprécient – des homos dans leur entourage ne fait que confirmer l’impérieuse nécessité d’une plus grande « banalisation » du fait homosexuel et transsexuel, depuis le quotidien le plus banal jusqu’aux sphères qui jouissent du plus grand prestige, notamment auprès des jeunes.
D’où l’importance des sorties de placard officialisées par les vedettes – et de leur médiatisation, fût-elle outrancière.
Philca / MensGo