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(Blogmensgo, blog gay du 4 février 2015) Le centre-ville de Manchester pourrait accueillir, d’ici trois ans, la première école britannique spécialement conçue pour des élèves LGBT. C’est le projet – annoncé à la mi-janvier 2015 – qu’envisage l’association LGBT Youth North West. Une étude de faisabilité est en cours.
La future école pourrait accueillir gratuitement une soixantaine d’élèves gays, bis, lesbiennes et trans, mais aussi de très jeunes parents et des personnes ayant un handicap mental. Dont deux tiers d’élèves à temps complet et, à temps partiel, un tiers d’élèves déjà scolarisés dans d’autres établissements. Autrement dit, un établissement friendly mais pas exclusivement destiné à des élèves LGBT. Dans la plupart des cas, il s’agirait soit d’élèves actuellement ou auparavant en difficulté dans des établissements scolaires classiques, soit d’élèves en situation d’échec scolaire.
Le projet vise à « sauver des vies », affirme Amelia Lee, directrice de la stratégie à LGBT Youth North West. La ville de Manchester avait été endeuillée en septembre 2014 par la mort d’Elizabeth Lowe, une adolescente de 14 ans qui s’est suicidée par crainte que sa famille n’accepte pas la divulgation de son homosexualité.
D’une manière plus générale, le projet pédagogique s’adresserait à de jeunes LGBT victimes de moqueries, de harcèlement, de racket ou de grave mal-être en raison de leur homosexualité. Seraient également accueillies de jeunes personnes en cours de changement de sexe ; un tel processus est légal au Royaume-Uni dès l’âge de 12 ans.
Il est envisagé de construire l’école sous la forme d’une annexe de l’actuel Joyce Layland LGBT Centre de Manchester. Des négociations seraient en cours avec la ville de Manchester en vue d’un partenariat officiel et d’une subvention.
Pressenti pour un cofinancement, le ministère britannique de l’Éducation se dit pour l’instant hostile au projet qu’il assimile à un ghetto scolaire.
Plusieurs écoles et associations chrétiennes militent ouvertement contre le projet, affirmant que l’orientation sexuelle relève de la vie privée et qu’elle ne doit par conséquent pas être soutenue par des subventions publiques.
LGBT Youth North West précise toutefois que la création d’une école LGBT n’est pour l’instant qu’une simple hypothèse de travail. L’étude de faisabilité porte spécifiquement sur l’agrandissement du centre LGBT de Manchester. Un éventuel projet pédagogique ne fera l’objet d’une exploration approfondie que s’il correspond à une demande explicitement formulée par les jeunes LGBT consultés pour les besoins de l’étude de faisabilité en cours.
« Il n’est pas question d’une école pour l’instant », explique l’association, précisant qu’elle n’en est pour l’instant qu’aux « toutes premières étapes de la consultation ».
L’association LGBT Youth North West mène par ailleurs des actions de sensibilisation dans des établissements scolaires traditionnels de la région. Quelque neuf mille élèves et mille enseignants sont ainsi sensibilisés chaque année. Le cas échéant, la future école LGBT ne se substituera pas au travail actuel de l’association dans les établissements scolaires.
Commentaire. Les médias britanniques ont évoqué cette affaire à la mi-janvier 2015. Les médias français font de même avec presque trois semaines de retard, pour une raison qui m’échappe.
Ironie du calendrier, on apprenait hier 3 février 2015 la faillite de l’Eden Bar de Manchester.
Situé dans le Gay Village et jouxtant le Rochdale Canal, ce bar-restaurant ouvert depuis 2002 était vite devenu une icône de la vie LGBT locale. Un précédent propriétaire avait déposé le bilan en 2012 et son successeur n’a pas tenu longtemps non plus. Le nouveau propriétaire affirmait en janvier 2015 que l’établissement allait subir un ravalement de façade.
L’Eden Bar pourrait rouvrir fin février 2015, mais sous un nouveau nom. On ignore si l’établissement continuera de cibler une clientèle principalement LGBT. Le sort des 18 employés n’est pas précisé.
Philca / MensGo
(via The Guardian du 16 janvier et RTBF du 4 février 2015)