Blog for the LGBT community, informative and amusing – A new vision for the world
(Blogmensgo, blog gay du 17 août 2015) Dès la prochaine rentrée universitaire de 2015, les 10 campus de l’université de Californie vont permettre à toute personne de s’inscrire sous l’une des six identités de genre proposées.
Ci-dessous, un reportage vidéo sur le sujet :
Dans ce texte, par souci de simplicité rédactionnelle, j’utiliserai le masculin dans un paragraphe sur deux et le féminin dans les autres paragraphes. Un tirage au sort – effectué avec une pièce espagnole de cinquante centimes d’euro, je le précise à quiconque serait susceptible de s’y intéresser – a décidé que je commencerais par le féminin, bien que le côté face de la pièce affichât la tronche de Cervantès.
Les actuelles et futures étudiantes de l’université de Californie (University of California, établissement public) peuvent désormais remplir des formulaires qui leur laissent soit ne mentionner aucun genre, soit choisir entre six identités de genre. Les six choix proposés portent sur la seule identité de genre, donc pas sur l’orientation sexuelle, et c’est l’étudiante elle-même qui choisit de (ne pas) cocher telle ou telle case.
Les nouveaux formulaires sont applicables dès l’entrée à l’université, donc aux futurs étudiants non encore diplômés de l’enseignement supérieur (undergraduates). Ils peuvent désormais choisir l’une des six identités suivantes, dont voici l’intitulé en anglais (homme, femme, homme trans, femme trans, queer ou non conformiste, autre identité) :
Dans un communiqué du 25 juin 2015, l’université de Californie précise que l’identité de genre que « choisit » chaque future étudiante n’aura aucune incidence directe – positive ou négative – sur l’admission ou la non-admission, sur le cursus, sur les appréciations et sur les notes obtenues par l’étudiante. Il semble, mais le communiqué ne le confirme pas, que les formulaires d’inscription – ou du moins la partie relative à l’identité de genre – ne seront pas rendus publics.
[Paragraphe sans genre.] La mise en place des nouveaux formulaires et installations collectives plus « neutres » fait suite aux conclusions – présentées à la mi-juin 2014 – d’un groupe de travail interne sur l’instauration d’un environnement universitaire plus accueillant pour les personnes LGBT.L’université de Californie, selon le communiqué, était déjà en pointe dans ce domaine, avant même l’entrée en vigueur des nouvelles mesures, par rapport aux autres établissements universitaires américains préparant au niveau licence (soit bac +3 ou inférieur). Ainsi les étudiants peuvent-ils y choisir librement une dénomination officieuse à privilégier par rapport à l’identité officielle de leur état civil.
Rodney Quine, 56 ans, condamné à perpétuité et emprisonné en Californie depuis 1980, a obtenu le 11 août 2015, par voie judiciaire, que la Californie finance son processus de réassignation sexuelle.
Le plaignant deviendra alors Shiloh Quine, conformément à l’identité féminine qui est la sienne depuis des années. Shiloh sera transférée dans une prison pour femmes après son opération.
Dans cette affaire, les experts médicaux et psychiatriques ont unanimement considéré que Rodney/Shiloh nécessitait absolument une opération chirurgicale de réassignation sexuelle et tout le processus y afférent. Faute d’obtenir une identité de genre conforme à son ressenti, Shiloh avait plusieurs fois tenté de se suicider pendant son incarcération.
La Californie a finalement choisi de financer elle-même ce type d’interventions à l’intention des personnes trans emprisonnées dans les frontières de l’État. Le traitement coûte entre 15.000 dollars et 25.000 dollars (de 13.500 à 22.500 euros) par personne.
On recense quelque 400 personnes trans dans les prisons californiennes.
Commentaire. L’université de Californie claironne son tropisme « inclusif ». Mais elle n’ose dire à quel point les agressions homophobes – physiques ou verbales – sont fréquentes dans la plupart de ses campus.
Aux États-Unis, certaines voix se sont élevées contre le financement par le contribuable californien de l’opération de Rodney/Shiloh. Mais presque personne n’a eu le courage de dire que trente-cinq années d’emprisonnement constituent à elles seules un acte d’inhumanité – de même que presque personne en France n’ose dire que les trois décennies d’incarcération de Georges Ibrahim Abdallah constituent un traitement ignoble, dans un pays soi-disant civilisé, pour un homme libérable depuis plus de quinze ans.
Heureusement que les experts ont su trouver les mots pour faire comprendre la cruauté d’une non-reconnaissance de l’identité de Shiloh – et de toute personne trans – par les pouvoirs publics.
Philca / MensGo