Blog for the LGBT community, informative and amusing – A new vision for the world
(Blogmensgo, blog gay du 30 décembre 2015) Le repreneur du mensuel gay Têtu a rouvert le site web Tetu.com le 29 décembre 2015, après trois mois de fermeture. La réouverture, initialement annoncée pour début décembre, laisse augurer une ambitieuse relance, y compris en version papier, du titre phare de la presse LGBT française.
On rappelle que la société éditrice de Têtu (à la fois magazine papier et site web) avait été placée en liquidation judiciaire le 23 juillet puis en partie rachetée, le 10 novembre 2015, par son prestataire informatique iDyls.
Pendant plusieurs semaines, le « silence radio » de Tetu.com s’est matérialisé comme suit.
Hier soir, le site s’est enrichi d’un compte à rebours avant réouverture. La réouverture était programmée, en l’occurrence, pour le 29 décembre 2015 à 21 h (heure de Paris).
Alors même que s’égrenait le compte à rebours, les internautes pouvaient déjà consulter la première version du site new-look. Une nouvelle mouture, comme on peut le voir ci-dessous, résolument axée sur une recette mêlant lifestyle (style de vie) et people, avec un zeste de culture et de psycho.
Le contenu lifestyle met en avant tout ce qui tourne autour de la mode, de la (remise en) forme et des objets qui composent le quotidien du gay branché.
Le site s’appuie sur un thème WordPress. Méthode blog : chaque nouvel article remise le précédent un cran plus bas.
Coïncidence due à la chronologie ou à l’agencement des rubriques ? Toujours est-il que ce matin, Tetu.com ressemblait furieusement à un magazine lesbien, mettant à la une Beth Ditto, Océanerosemarie, Yelle et Mylène Farmer.
Vérification faite, Tetu.com n’a pas renoué avec sa version lesbienne Tetue.com, cette dernière URL – abandonnée depuis longtemps – affichant une page d’erreur 404 sur le site Tetu.com.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle version de tetu.com a choisi un look très épuré et très lisible. On est loin du barnum antérieur.
Le nouveau propriétaire du site, iDyls, confirme vouloir une « rupture » par rapport aux anciennes formules du magazine, selon les informations d’Europe 1 : « Seul un “rescapé” de l’ancienne version de Têtu fait partie de l’aventure. Les personnes qui travaill[ai]ent sur le site et le magazine précédemment “n’ont pas manifesté leur envie de travailler sur le nouveau site”, explique Julien Maquaire, cofondateur d’iDyls. »
Le nouveau Tetu.com ne reprend d’ailleurs aucun contenu mis en ligne par l’équipe précédente. D’où l’absence totale – et momentanée ? – d’archives.
Quant à la résurrection de Têtu en format papier, elle est à l’étude pour avant l’été 2016 et peut-être même dès le premier trimestre.
Un très discret onglet « Nos autres sites » suggère les développements auxquels iDyls travaille dans l’immédiat. L’application SoTêtu, bien sûr, puisqu’elle a été conçue par iDyls. Mais aussi une relance du concours Mister Gay (France), dont la marque fait partie des actifs de Têtu. Enfin, un intitulé « Têtu+ » semble annoncer un prochain effort de monétisation du site ou de la marque Têtu.
Commentaire. On peut reprocher à ce site son excès de minimalisme. J’y vois plutôt un signe de bonne santé conceptuelle.
En revanche, le fait de confier les commentaires à un outil externe (Disqus) relève, selon moi, de la fausse bonne idée – pour diverses raisons qu’il serait inopportun de détailler ici.
Le nouveau site ratisse moins large que le précédent, car il oublie manifestement les internautes les moins jeunes et se focalise ostensiblement sur les 20-30 ans.
De plus, les pages culturelles semblent n’avoir d’yeux que pour le cinéma et d’oreilles que pour la musique ou la chanson. Rien pour l’instant sur la littérature. On est loin du Gai Pied (ancêtre de Têtu) des années 1980, quand Hugo Marsan en dirigeait les pages littéraires.
On présume que la nouvelle mouture du site est encore en construction, car la rubrique « vie privée » est vide et les « mentions légales » se bornent à retracer l’historique du texte de remplissage bidon popularisé sous l’appellation « lorem ipsum ».
Philca / MensGo
(via toute la presse française du 29 décembre 2015, dont Le Monde et Europe 1)