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(Blogmensgo, blog gay du 17 février 2016) Le stress, le mal-être, l’inconfort du placard et les conséquences sociales d’un coming out constituent autant de préoccupations pour les personnes LGBT et de causes d’anxiété, de dépression et de suicide que ne connaissent pas les hétéros. Les répercussions en termes de santé mentale sont connues. Il faut ajouter à cela une incidence notable sur le taux d’addiction à l’alcool, aux drogues, aux médicaments et autres substances toxiques.
Le texte qui me sert de source (merci à William D. pour m’avoir signalé cette source d’information) met en lumière l’importance de l’addiction parmi les personnes LGBT et la forte inadaptation des structures de soin à ce phénomène. Du moins aux États-Unis, mais on peut présumer une situation analogue dans la plupart des autres pays.
Le principal problème, justement, est celui de la mesure du problème. Les études quantitatives et qualitatives sur les addictions des personnes LGBT sont rares, souvent anciennes et pas toujours fiables ou exhaustives.
Il est toutefois établi que le taux d’addiction moyen aux substances toxiques chez les LGBT est supérieur à celui des hétéros, comme l’attestent diverses études menées aux États-Unis.
En 2008, une étude montrait par exemple que par rapport aux hommes hétéros, les gays étaient 10 fois susceptibles de consommer de l’héroïne et 12 fois plus enclins à recourir aux amphétamines.
Une compilation d’études réalisée par la Kaiser Family Foundation suggère que si 22 % des adultes américains admettent consommer au moins cinq verres d’alcool par jour, cette proportion atteint 40 % chez les bis et gays et 33 % chez les lesbiennes.
Trois études publiées par le Journal of Substance Abuse Treatment tendent à prouver que les jeunes personnes LGBT ont plus de chances de développer des addictions graves que les jeunes hétéros. La différence par rapport aux addicts hétéros, c’est que les addicts LGBT ont tendance à fuir les structures de désintoxication, par crainte des éventuelles conséquences négatives liées à leur homosexualité.
Les causes d’un tel niveau d’addiction sont connues. Il s’agit plus ou moins des mêmes causes qui expliquent le fort taux de suicide parmi la communauté LGBT, en particulier chez les ados. Le mal-être, la dépression, le sentiment de culpabilité, le besoin de conformisme, la fuite des réalités, mais aussi et surtout la stigmatisation sociale et familiale forment un terreau particulièrement fertile pour toutes les addictions, dont les plus excessives sont comparables à un suicide au ralenti.
Les thérapies et les thérapeutes les plus efficaces proposent, de toute évidence, des méthodologies adaptées aux patients LGBT. Si l’approche thérapeutique est comparable à celle des méthodologies « hétéros », les praticiens sont spécialement formés et les groupes de parole spécialement adaptés aux besoins des personnes LGBT.
Car les patients LGBT sont souvent confrontés à un double coming out : celui de leur addiction, mais aussi celui de leur homosexualité. Les praticiens dignes de ce nom se doivent d’en tenir compte et d’aider leurs patients à surmonter ce dernier écueil inconnu des addicts hétéros.
Or, rares sont les centres de soins ou de désintoxication qui recourent à des thérapies et thérapeutes spécifiques. Les résultats d’une étude menée en 2007 aux États-Unis montrent que sur 854 structures spécialisées dans le traitement des addictions, seules 62 structures (soit 7,3 %) proposent des modules et des thérapeutes spécialisés dans la prise en charge des personnes LGBT. Qui plus est, la plupart de ces structures sont situées dans deux États seulement, la Californie et New York.
C’est dire tout le chemin qu’il reste à parcourir avant d’atteindre les routes de la sérénité sans addiction.
Philca / MensGo