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(Blogmensgo, blog gay du 13 juin 2016) Le Pulse Orlando Club, haut lieu des nuits LGBT en Floride, a été victime d’une fusillade qui a tué 49 personnes aux premières heures du 12 juin 2016 (heure locale). L’assaillant, seul mais lourdement armé, a d’abord mitraillé les lieux gens puis retenu des clubbeurs en otage avant d’être tué au cours de l’assaut donné par les troupes d’élite. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001.
Le Pulse Orlando Club, lieu emblématique des nuits LGBT en Floride, a été attaqué vers deux heures du matin par Omar Mateen, 29 ans. Après la fusillade, il se retranche dans la boîte de nuit et prend en otage ceux qui n’ont pas réussi à s’enfuir par l’issue de secours. Deux heures plus tard, les forces de l’ordre donnent l’assaut et tuent l’assaillant.
Le bilan – très provisoire – à l’aube du dimanche 12 juin était de 49 morts et 58 blessés, sur les quelque 350 clubbeurs présents cette nuit-là. Toutes les victimes ont été assassinées pour ce qu’elles sont : des gays, lesbiennes, bis, trans, queers, donc pas des hétéros et encore moins des terroristes.
Le FBI avait enquêté, en 2013 et 2014, sur des liens supposés entre Omar Mateen et une mouvance terroriste. L’enquête n’avait pu établir aucun élément concret. Le mouvement islamiste Daech a revendiqué l’attentat, mais c’est l’enquête criminelle en cours qui devra dire si Mateen a agi pour le compte de l’organisation terroriste ou en électron libre.
Aucun grand média et aucun leader politique de premier plan, aux États-Unis, n’a fait référence au caractère manifestement homophobe de la tuerie. Même chose en France, où presque tous les grands médias et responsables politiques ont occulté la notion d’homophobie, préférant souligner – au risque d’amalgames et de récupération politicienne – l’islamisme présumé de l’assassin.
Si la discothèque avait été un haut lieu de la communauté juive, nul doute que tous auraient immédiatement souligné et condamné l’antisémitisme de l’attentat.
Nul ténor de l’actualité politico-médiatique, aux États-Unis, n’a rappelé l’obstination de Daech à stigmatiser, pourchasser, emprisonner, torturer et assassiner les gays au seul motif qu’ils ne sont pas hétérosexuels.
Peu après la tuerie, plusieurs structures sanitaires ont lancé un appel aux dons sanguins. On rappelle qu’aux États-Unis, les gays ne peuvent donner leur sang que s’ils n’ont eu aucun rapport sexuel depuis au moins douze mois. Aucune autorité politique ou médicale n’a relevé l’incohérence d’un appel à sauver la vie de gays auquel ne peuvent participer que des hommes hétéros ou des femmes.
Tous les drapeaux des bâtiments fédéraux américains sont mis en berne sur ordre du président Barack Obama. De nombreux bâtiments officiels, religieux ou privés, ont été spontanément pavoisés de drapeaux arc-en-ciel, témoignant ainsi leur soutien à la communauté LGBT et attestant qu’il s’agissait bien là d’un attentat à visée homophobe. Le père du tueur a en outre relaté un souvenir où son fils avait un comportement violemment homophobe.
À l’heure où j’écris ces lignes, on annonce que la tour Eiffel s’illuminera ce soir aux couleurs de l’arc-en-ciel. D’autres monuments emblématiques se sont déjà parés d’arc-en-ciel à Auckland et Wellington (Nouvelle-Zélande), Sydney (Australie), Guadalajara (Mexique), Varsovie (Pologne), Tel-Aviv (Israël) et dans bien des métropoles aux États-Unis et dans le reste du monde. Il aura fallu une centaine de victimes avant d’en arriver là.
Le dimanche 12 juin 2016, le défilé festif de la Los Angeles Pride s’est transformé en procession de deuil et de recueillement. Les quelque 150.000 participants ont aussi exprimé leur colère contre les « crimes de haine », les criminels homophobes, ceux qui les manipulent, ceux qui ne font rien pour éviter de tels drames et ceux qui en profitent pour faire de la récupération politicienne (ignoble comportement de Donald Trump).
La Gay Pride californienne a elle-même failli être endeuillée. Un individu de 20 ans a été arrêté et neutralisé quelques heures auparavant, non loin de là, dans un véhicule rempli d’armes, d’explosifs et de munitions. Le jeune homme voulait, semble-t-il, transformer la parade LGBT en scène de carnage.
Pour mettre une touche personnelle dans ces heures sombres et traumatisantes, un chef d’État qui se prétend « normal » a cru bon de tweeter cette beauferie :
« L’effroyable tuerie homophobe d’Orlando a frappé l’Amérique et la liberté. La liberté de choisir son orientation sexuelle et son mode de vie »
(François Hollande, dans son tweet initial ; c’est moi qui souligne)
Le tweet a ensuite été prestement remplacé comme suit :
François Hollande a donc choisi son orientation intellectuelle, celle de la médiocrité, avant de changer d’orientation (non sexuelle).
Toutes les équipes de MensGo et BlogMensGo se joignent à moi pour présenter nos plus sincères condoléances à nos frères et sœurs d’Orlando et pour leur dire combien est grand notre chagrin face au terrible drame qui les a endeuillés.
La chanteuse australienne Sia a sorti, le 6 septembre 2016, le clip vidéo d’une chanson intitulée The Greatest, dont le texte et surtout la scénographie évoquent la tuerie d’Orlando.
Les paroles de cette chanson – coécrite par Sia et Greg Kurstin – peuvent laisser penser qu’il s’agit là d’un hommage, mais le texte aurait été écrit avant la tuerie d’Orlando.
En revanche, la scénographie et la chorégraphie ne laissent aucun doute sur l’intention mémorielle de la chanteuse australienne. Et pas seulement parce que Sia est ouvertement bisexuelle.
Avant même que la chanson ne commence, la caméra montre des corps inanimés, puis une jeune personne au regard tragique et désespéré, dont les doigts glissent sur chaque joue et y impriment un arc-en-ciel.
La jeune personne, c’est Maddie Ziegler, une danseuse et actrice qui n’avait pas encore 14 ans au moment du tournage. Dans le clip, elle croise très exactement 48 personnes, et à la fin, leurs corps se recroquevillent pêle-mêle et abandonnent tout signe de vie.
Autrement dit, le clip montre 49 personnes en tout, soit le nombre exact de personnes qui ont trouvé la mort, le 12 juin 2016, au Pulse Club d’Orlando.
C’est peu dire que Maddie Ziegler interprète ici le rôle de sa vie, même si c’est de mort qu’il s’agit. La jeune artiste américaine est littéralement habitée par son rôle et livre une prestation émouvante et visuellement époustouflante – j’en ai encore les larmes aux yeux.
Il est vrai que le clip bénéficie du talent du réalisateur Daniel Askill – bien que l’introduction reprenne un peu trop ses techniques de narration visuelle de Chandelier, un tube planétaire de Sia – et surtout par l’extraordinaire chorégraphie de Ryan Heffington, lui-même bien servi par une troupe de jeunes danseurs et danseuses.
Joli travail aussi du directeur de la photographie, qui procure au clip une lumière crépusculaire en phase avec le drame d’Orlando.
Mes plus grandes émotions sur le web ? Ce formidable clip vidéo en fait partie. Émotion d’origine visuelle, car ni la voix ni la musique de Sia ne correspondent à ce que mes oreilles apprécient – j’ai d’ailleurs le même problème avec Lady Gaga, bien que ces deux femmes soient des personnes humainement formidables.
Merci à Sia, Maddie Ziegler et Ryan Heffington pour ce moment de grâce, qui – hélas ! – ne fera jamais oublier l’horreur d’une tuerie homophobe.
Les bénéfices seront reversés à l’association Equality Florida et aux familles des victimes (49 morts et 53 blessés).
Entre-temps, l’initiative s’est enrichie de nouveaux noms et d’une pagination augmentée. L’ouvrage sera certes disponible en version papier de 144 pages, mais on pourra aussi en acquérir une version téléchargeable contenant des pages supplémentaires.
L’anthologie inclut des histoires originales de deux pages chacune au maximum. Mais le total de 144 pages fut d’autant plus vite atteint que de nombreuses célébrités ont tenu à y participer.
La plus célèbre de ces célébrités n’est autre que J. K. Rowling. Notoirement friendly, l’auteure de la saga Harry Potter a autorisé Jim Lee (un auteur phare de l’écurie DC Comics) à dessiner Harry Potter et ses amis et à utiliser en guise de légende une phrase extraite de Harry Potter and the Goblet of Fire (Harry Potter et la Coupe de feu), le quatrième volume de la série. Cette phrase, prononcée par le maître d’école Albus Dumbledore (un personnage gay, selon l’auteure britannique), dit ceci:
Differences of habit and language are nothing at all if our aims are identical and our hearts are open.
(Les différences d’habitude et de langue ne sont rien du tout si l’on poursuit les mêmes objectifs en ayant le cœur ouvert.)
Cette phrase illustre un dessin en noir et blanc où Harry Potter et ses amis lèvent le bras vers l’unique élément en couleurs, en l’occurrence un drapeau arc-en-ciel.
Quant aux histoires qui composent le volume d’hommage, quelques-unes seulement mettent en scène – ou s’adressent à – des victimes de la tragédie d’Orlando.
(Sources : ActuaLitté, 21 décembre 2016 et New York Times, 18 décembre 2016)
Le Pulse Nightclub est resté fermé depuis la tuerie du 12 juin 2016.
La transformation de la boîte de nuit en mémorial se fera sous l’impulsion de onePULSE Foundation, entité dont Barbara Poma est à la fois CEO et directrice exécutive. Son projet communautaire deviendra réalité grâce à la participation de bénévoles, y compris des survivants de la tuerie et certaines familles de victimes.
De nombreuses personnalités font partie du conseil d’administration de la fondation, que préside l’avocat Earl Crittenden. La première mission de onePULSE Foundation consiste à statuer sur le devenir du site, sur la manière dont le mémorial sera institué et sur la présentation et le contenu que la communauté LGBT d’Orlando souhaite lui donner. Le futur lieu mémoriel s’intitulerait Pulse Memorial selon sa dénomination pour l’instant retenue.
Afin d’obtenir les moyens financiers nécessaires à la sanctuarisation du lieu où ont été assassinées 49 personnes, la fondation lance un appel aux dons. Les sommes récoltées permettront de créer et d’entretenir le mémorial, mais aussi de venir en aide aux survivants (dont 68 personnes blessées au cours de la fusillade) et aux familles des disparus.
En 2004, Barbara Poma avait ouvert le Pulse Nightclub en mémoire de son frère John mort du sida.
Philca / MensGo