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(Blogmensgo, blog gay du 16 juin 2016) Le football et l’Euro 2016, c’est parfois beau à regarder. Pas tellement pour le ballon, qui manque d’expressivité et ne se laisse pas tripoter si facilement. Non, c’est surtout beau par l’engagement physique des joueurs qui les rend beaux même quand ils sont moches (et là, j’ai une pensée pour le plus moche de tous, Trifon Ivanov, qui nous a quittés il y a trois mois). Un engagement qui, parfois, confine à la jouissance pure et simple, comme l’attestent plusieurs des photos ci-dessous – garanties sans trucage et offertes par une marque de pneus bien connue.
Mais au fait, y a-t-il des joueurs gays parmi les vingt-quatre équipes qualifiées pour l’Euro 2016 ? La question vaut d’être posée, puisque deux footballeurs gays de Premier League comptaient faire leur coming out pendant l’été 2016. L’un de ces deux joueurs évoluant dans le championnat anglais évoluerait aussi dans l’équipe nationale d’Angleterre.
Qui sont ces deux joueurs ? Vont-ils sortir du placard avant, pendant ou après l’Euro 2016 ? Mystère.
Quoi qu’il en soit, chacun pourra y aller de son petit pronostic. Selon des critères qui, ma foi, n’auront peut-être aucun lien avec le football ou avec l’homosexualité. Peu importent les critères pourvu qu’on ait le plaisir de regarder ou de deviner.
Prenons pour exemples les matches Angleterre-Russie (11 juin 2016) et Belgique-Italie (13 juin).
Puisqu’il y aurait apparemment un gay dans l’équipe d’Angleterre, de qui peut-il bien s’agir ? Au regard de la beauté et de l’élégance, balle au pied ou en pleine extension, en pleine course ou à l’arrêt, moi, je vote pour Raheem Sterling. Le milieu de terrain de Manchester City, malgré une taille très modeste – 1,70 m – possède une détente verticale peu commune.
Et puis les Anglais ont joué un football festif, tourné vers l’offensive et le panache.
Les Russes, en mode camp retranché, m’ont beaucoup moins séduit, sinon par leur impitoyable réalisme. Bref, je préfère le football champagne au football vodka.
Dans l’autre rencontre, malgré sa prestation en demi-teinte, je n’avais d’yeux que pour Eden Hazard. L’attaquant belge, à peine plus grand (1,72 m) que son confrère anglais, évolue lui aussi en Premier League, mais à Chelsea. Là encore, une splendeur sur gazon, élégant dans tous ses gestes, distribuant les ballons comme on distille des marques d’intelligence, sans effort apparent.
Ou alors, dans un tout autre genre, des regards aussi pour le très athlétique Marouane Fellaini. Ce qui n’a pas empêché la Belgique de se prendre une rouste face à l’Italie.
Des joueurs gays dans l’équipe d’Italie ? Aucune idée. Il faut dire aussi que depuis le départ de ses joueurs vedettes (en particulier Andrea Pirlo et son élégance incomparable) cette équipe a perdu de son pouvoir de séduction. Mais j’ai quand même un faible pour Stephan El Shaarawy, sans trop savoir pourquoi.
Quoi qu’il en soit, aucun footballeur gay participant à l’Euro 2016 n’était encore sorti du placard au 16 juin. Dommage. Un bon petit coming out aurait peut-être pour effet d’élargir les tactiques des équipes, dont presque toutes pratiquent un jeu très fermé – et très ferme, vu le nombre de cartons jaunes.
[Update du 17 juin 2016]
Poursuivons notre recension des beaux gestes mecs. Et cette fois-ci, intéressons-nous au match Allemagne-Pologne (16 juin 2016). Un match cadenassé où les attaquants n’auront pas vraiment réussi à se mettre en évidence.
Les têtes d’affiche allemandes, notamment Thomas Müller et Mario Götze, ont rendu une copie bien pâle, tandis que Mesut Özil n’affichait pas son rendement habituel.
Leurs adversaires polonais, en particulier les attaquants Arkadiusz Milik et surtout Robert Lewandowski, se sont montrés plus à leur aise.
Malgré un score vierge et des efforts pas toujours bien inspirés, Özil et Lewandowski restent pour moi deux des joueurs les plus élégants au monde sur un terrain de football – Özil dans un registre plus félin, Lewandowski dans un profil plus aérodynamique.
On peut bien sûr préférer le physique des monstres allemands que sont Mario Gomez à l’avant et Jerome Boateng à l’arrière, mais ces deux boules de muscles n’ont pas l’élégance d’Özil ou de Mats Hummels côté allemand, ni de Lewandowski côté polonais.
Il ne reste plus qu’à espérer ce dont l’Euro 2016 est trop chiche à mon goût pour l’instant : des buts – et des coming out.
Petit retour en arrière. L’Euro 2016 commence le 10 juin. Deux jours plus tard, une tuerie homophobe – perpétrée par un fondamentaliste musulman – soit fait 49 morts dans une discothèque d’Orlando, le Pulse. L’UEFA, instance suprême du football européen, refuse d’autoriser la minute de silence – ou d’applaudissements – que certains réclament en mémoire des victimes. Motif officiel : on ne peut quand même pas faire organiser des hommages chaque fois qu’il y a un attentat.
Le 28 juin, un attentat islamiste à l’aéroport Atatürk d’Istanbul fait 43 morts. Une minute de silence – que les spectateurs transforment en applaudissements – inaugure le match suivant, en mémoire des victimes d’Istanbul et de tous les attentats récents. Jamais le nom Orlando n’est prononcé ni suggéré, pas plus que le mot homophobie.
Nier l’attentat homophobe d’Orlando, c’est faire mourir les victimes une seconde fois.
Au fait, l’Euro 2016 n’a été marqué par la sortie de placard d’aucun footballeur. L’été n’est certes pas terminé, donc la promesse des mystérieux joueurs de Premier League n’est encore pas caduque à ce jour. Mais un coming out aurait quand même donné plus de piquant à un Euro 2016 dont la plupart des matches – c’est le moins qu’on puisse dire – ne laisseront pas un grand souvenir sportif.
Et si la promesse de coming out footballistique se matérialisait plutôt à l’occasion des Jeux olympiques de Rio ? Donc en août 2016 plutôt qu’en juin-juillet. Ce sera l’hiver austral là-bas, mais encore l’été en Europe.
On rappelle que le Brésil est à la fois le pays où se tient chaque année la plus importante Gay Pride au monde (à São Paulo) et le pays où les crimes homophobes font le plus de victimes.
C’est dire à quel point le coming out de footballeurs mondialement connus serait porteur de sens – et d’espoir.
Philca / MensGo