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(Blogmensgo, blog gay du 15 septembre 2016) Il se prénomme peut-être César, il a environ 12 ans et ce jeune Mexicain est un héros. Un héros ? Oui, un héros. Le 10 septembre 2016, au Mexique, sur une avenue de Celaya (État du Guanajuato), il a défilé. Seul. Contre une foule entière. Un photographe, Manuel Rodríguez, a immortalisé l’événement.
La Cour suprême ayant jugé inconstitutionnelle en juin 2015 toute interdiction du mariage gay (notre article), le président mexicain Enrique Peña Nieto a récemment annoncé son intention de légaliser le mariage homosexuel dans l’ensemble du Mexique. Des collectifs ultracatholiques et anti-LGBT ont alors déclenché une journée nationale d’action, le 10 septembre 2016, soi-disant pour « défendre la famille traditionnelle ».
Le même jour, des contre-manifestations – favorables au mariage entre personnes de même sexe – étaient organisées dans la plupart des grandes villes mexicaines, parfois au même moment que les défilés homophobes. Ces manifestations pro-LGBT avaient reçu le soutien de plusieurs personnalités très connues au Mexique, en particulier l’acteur Luis Gerardo Méndez (vidéo ci-dessous, supprimée par son auteur).
Il y a eu, ce jour-là aussi, deux manifestations à Celaya. Le défilé des anti-LGBT – à l’appel d’une organisation catholique dont on taira le nom – a réuni 11.000 personnes. En face, le camp des pro-LGBT se composait d’un seul manifestant : César, 12 ans (son identité n’a pas été dévoilée).
Alors que le cortège homophobe arpentait une avenue désertée en suivant trois véhicules munis de gyrophares, César s’est interposé, à cinquante ou cent mètres de là. Seul, au milieu de l’avenue, les bras écartés, comme s’il voulait stopper d’un tel mouvement les véhicules et l’ensemble des manifestants.
La scène a été immortalisée par un journaliste de 21 ans, Manuel Rodríguez, à qui César a expliqué ses motivations. « J’ai un oncle qui est gay et je n’aime pas cette haine », a dit l’enfant. C’est pourquoi il s’est interposé contre cette « marche de la haine ».
On voit brièvement la scène dans la vidéo ci-dessous.
Même s’il n’est qu’un enfant, même si on ne le voit que de dos, même si l’on ignore son âge réel (entre 10 et 12 ans, selon le photographe), même s’il ne se prénomme peut-être pas ainsi, César mérite que MensGo le nomme « homme de l’année 2016 ».
Philca / MensGo