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La parution d’un livre dont l’éditeur (Stanké) et les deux auteurs (Simon Boulerice et Alain Labonté) sont à peu près inconnus de ce côté-ci de l’Atlantique ? Voyons voir ça, malgré tout.
Le livre dont il s’agit est un « essai épistolaire » où les auteurs évoquent « l’homosexualité et sa condition ». L’échange de lettres est devenu livre, qui lui-même sert de prétexte à l’interview croisée des deux auteurs par le quotidien montréalais Le Devoir (on notera au passage l’empathie manifeste de l’interviewer – il s’appelle Fabien Deglise – et l’intelligence de son questionnaire).
L’homosexualité est-elle enfin acceptée au Québec et l’homophobie y est-elle en déclin ?
Les réponses de Simon Boulerice m’ont donné envie d’en savoir plus sur lui. Dans la Belle Province, il est connu à la fois comme metteur en scène, auteur de livres pour la jeunesse, poète, dramaturge et romancier.
On vient de m’offrir trois de ses livres pour public non adolescent, dont son premier roman intitulé Les Jérémiades (2009, Sémaphore), le recueil de monologues Danser a capella (2012, Ta Mère) et le « roman par poèmes » Géolocaliser l’amour (2016, Ta Mère).
Le pitch de chacun des deux romans vaut programme. Les Jérémiades raconte l’amour « entre un gamin de 9 ans et un adolescent roux ». Dans Géolocaliser l’amour, le mot « géolocaliser » fait référence à l’appli de rencontre – Tinder – qu’un jeune homme utilise afin de trouver un alter ego dont la quête le mènera loin, au-delà de lui-même. J’espère que Simon Boulerice parlera de l’appli MensGo dans son prochain livre.
Pour en savoir plus : Moi aussi j’aime les hommes, par Simon Boulerice et Alain Labonté. Montréal, éditions Stanké, 182 pages, 2017.
On reçoit parfois, en commentaire d’anciens articles, des messages autopromotionnels nous informant que Katia Coen a publié, vient de sortir, va faire paraître… des tas de livres.
Le 15 janvier 2017, Katia nous annonçait ainsi la parution prochaine de Mariage pour tous en trois volumes. « Mes livres sont disponibles sur Fnac, Decitre, Amazon ou ici directement sur Bookelis », précise l’auteure, en nous indiquant la page de son site spécialement consacrée aux livres sur le mariage pour tous.
Vérification faite, la page en question n’est pas tenue à jour (aucun lien pour acheter le livre, informations périmées). Un bref googlage nous confirme que « Bookelis est une entreprise française qui accompagne les auteurs dans la publication de leurs livres en autoédition ».
En revanche, il suffit de taper katia coen chez un cyberlibraire et de demander un affichage par date de parution pour découvrir que deux des trois livres sur le mariage pour tous sont disponibles à la vente. Par exemple au format propriétaire Kindle depuis le 10 février 2017 chez Amazon.fr et au format ouvert ePub depuis le 8 février chez Decitre.fr.
Dans les deux cas, chacun des deux volumes parus est commercialisé au prix de 19,99 €. Vingt euros pour moins de 200 pages d’un ouvrage numérique grand public, voilà qui donne à réfléchir. D’autres titres de la même auteure (Vie publique, vie privée des couples mythiques célèbres homosexuels et Coming out des célébrités sportives homosexuelles) coûtent même deux euros de plus l’unité.
Voilà, c’était le coup de pouce du jour – gratuit et sans contrepartie.
Un article du magazine 360° recommande – sous la plume de Lucas Vuilleumier – la lecture du premier roman de Jonathan Gillot intitulé Désordres. Ça tombe bien, je cherchais un cadeau d’anniversaire pour ma petite sœur, hétéro mais friendly et surtout fan de thrillers. 😉
Le livre de Jonathan Gillot est certes un thriller, mais un thriller politique doublé d’une romance gay. On sait mon peu de goût pour déflorer l’intrigue d’un livre, alors je me bornerai à une évocation des plus succinctes.
Jonathan Gillot, natif de Chaumont (ville française de Haute-Marne, à ne pas confondre avec la ville suisse proche de Neuchâtel), a situé son histoire à Chaumont. C’est dans ce bourg que le jeune Quentin, journaliste de télévision, couvre un attentat perpétré par une organisation terroriste dont les mots d’ordre (xénophobie, antisémitisme, islamophobie, antieuropéanisme) font penser à… suivez mon regard. Le livre est sorti en 2016, mais n’oublions pas que 2017 étant une année électorale en France, la ressemblance entre les terroristes du bouquin et les fachos de la vraie vie n’est pas fortuite.
Bref, l’hémoglobine coule beaucoup et souvent, mais contre toute attente Quentin va vivre une aventure riche en rebondissements et en sensualité. Je n’en dirai pas plus, le reste est à lire en version papier ou numérique.
À noter que ce livre a obtenu en 2016 une mention « prix spécial découverte » décernée à l’occasion du 4e prix du roman gay (site web très difficile d’accès au moment où j’écris cette phrase), événement littéraire organisé par les éditions du Frigo avec la participation de la librairie Violette and Co.
À noter aussi, chose rare dans l’édition française, que la maison Ex Æquo – éditrice du livre de Jonathan Gillot – met en ligne un contrat type d’édition. Dommage que l’éditeur appelle tranche d’un livre ce qui en est le dos (car la tranche, par définition, est tranchée ; un livre, dans l’édition moderne, comporte trois tranches dont deux horizontales, la tranche de tête et la tranche de pied, tandis que la tranche de gouttière est verticale).
À noter, chose rare aussi, qu’Ex Æquo opère une véritable différenciation tarifaire entre la version papier (20 €) et la version numérique (3,99 €).
À noter enfin – chose beaucoup trop rare – que l’éditeur laisse l’acheteur potentiel lire les premières pages du livre avant son acquisition éventuelle (c’est en bas de page, cliquer sur le lien ci-dessous).
Pour en savoir plus : Désordres, par Jonathan Gillot. Plombières-les-Bains, éditions Ex Æquo, coll. « Rouge », 252 pages, 2016.
Philca / MensGo