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Les deux bornes chronologiques de l’exposition temporaire correspondent à deux dates majeures de l’histoire LGBT britannique. C’est en 1861 que fut abolie la peine de mort pour sodomie et c’est en 1967 que furent dépénalisés les « actes homosexuels », du moins en Angleterre et au pays de Galles (cf. notre article sur l’amnistie des gays condamnés pour homosexualité au Royaume-Uni). Cette période emblématique englobe évidemment l’année 1885 et sa loi prohibant l’homosexualité. La tenue de l’expo en 2017 célèbre donc, à sa manière, la dépénalisation partielle de 1967.
L’expo ne se limite pas à un horizon anglo-britannique, puisque Wilde était irlandais – mais son homosexualité lui valut de connaître les geôles anglaises – et qu’on pourra aussi admirer des œuvres du peintre américain John Singer Sargent.
La Tate Britain promet une exposition à caractère multimédia, avec bien sûr des peintures et des dessins, mais aussi des photographies et des films. Les œuvres émanent de lesbiennes, gays, bis, trans, ou se consacrent à des personnes ou des thématiques LGBT.
L’on verra donc des œuvres des peintres John Singer Sargent et Dora Carrington, le premier étant supposé homosexuel et la seconde étant bisexuelle. Carrington – à ne pas confondre avec Leonora Carrington, peintre surréaliste mexicaine d’origine anglaise – était éprise du biographe anglais Lytton Strachey, mais elle a épousé l’amant de celui-ci, Ralph Partridge, lequel épousa l’écrivaine Frances Partridge après la mort de Strachey et le suicide de Carrington.
Les noms de Carrington et Frances Partridge sont indirectement associés au Bloomsbury Group, dont les trois membres les plus connus à l’étranger demeurent l’économiste John Maynard Keynes, E. M. Forster et Virginia Woolf.
D’autres grands noms de l’art et en particulier de la peinture figurent en bonne place dans l’exposition londonienne. Les plus connus sont deux peintres ouvertement gays, Francis Bacon et David Hockney, la Tate Britain consacrant d’ailleurs à ce dernier une exposition spéciale jusqu’au 29 mai 2017.
Ci-dessous, David Hockney évoque son œuvre, en prélude à l’expo qui lui est dédiée du 9 février au 29 mai 2017.
Une partie de l’exposition porte sur l’histoire de l’homosexualité et de sa perception par le monde politique et la société, qu’il s’agisse de répression (on se souvient du délit de gross indecency, cette indécence grossière qui servit de prétexte pour emprisonner Oscar Wilde), de psychologie (Henry Havelock Ellis, coauteur du premier manuel de sexologie où l’homosexualité n’est pas considérée comme une maladie ou une déviance) ou de militantisme (Edward Carpenter, proche lui aussi du groupe de Bloomsbury).
Bref, n’hésite pas à faire un tour sans hâte à la Tate si tu séjournes à Londres entre avril et octobre 2017.
Philca / MensGo
Source principale : RTBF, 21 mars 2017.