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Le 21e rapport annuel de SOS Homophobie pointe le rôle d’internet (22,5 % des témoignages), de la classe politique et des médias dans la persistance, voire dans l’augmentation des cas de LGBTphobie en 2016. Les médias affichent trop de complaisance à l’égard des discours haineux ou irrespectueux, quand ils ne les pratiquent pas eux-mêmes d’une manière active.
Résultat, le nombre de témoignages de manifestations homophobes en 2016 s’établit à 1.575, soit 19,5 % de plus qu’en 2015. C’est certes beaucoup moins que les records de 3.517 témoignages en 2013 et 2.197 témoignages en 2014, mais le chiffre de 2016 atteste la vivacité foncière du phénomène.
Si l’augmentation des signalements est particulièrement sensible pour les cas de transphobie (+76 %) et de biphobie (+48 %), elle conserve deux chiffres pour la lesbophobie (+16 %) comme pour la gayphobie (+15 %).
Il ne s’agit pas forcément là d’une augmentation du nombre de cas LGBTphobes, mais d’une augmentation des signalements et des témoignages, donc de la proportion des cas recensés. C’est le sens qu’il convient de donner – en valeur absolue comme en valeur relative – à la carte de la répartition géographique des cas recensés (page 22 du rapport).
La grande majorité des cas de LGBTphobie se matérialise par des agressions verbales et par une hostilité comportementale. Quoique très minoritaires, les cas de licenciement abusif (1 %) et d’agression physique (13 %) ou sexuelle (1 %) font encore partie de la panoplie homophobe (NB : total supérieur à 100 % car plusieurs réponses possibles).
L’association a enregistré 829 cas de gayphobie en 2016, soit 59 % du total. Pour des statistiques plus détaillées et circonstanciées, on lira avec profit les 170 pages du rapport 2017 de SOS Homophobie. Idem en ce qui concerne la répartition contextuelle des autres actes LGBTphobes.
Le rapport 2017 de SOS Homophobie, comme les précédentes éditions, porte sur les manifestations LGBTphobes recensées en France au cours l’année précédente. Le travail s’appuie sur quatre sources principales, dont les témoignages directs à l’association et un dépouillement de la presse.
Les statistiques ne sont donc pas exhaustives et ont surtout une valeur tendancielle. Aux chiffres s’ajoute le regard de chercheurs et d’associations extérieurs qui offrent un complément thématique et qualitatif au rapport de SOS Homophobie. Anonymat oblige, tous les prénoms mentionnés sont fictifs.
Le rapport de SOS Homophobie a valeur tendancielle plus que statistique. Les tendances sont à la fois mauvaises (augmentation quantitative des cas attestés) et prometteuses (augmentation probable du taux des signalements et témoignages par rapport au nombre effectif d’actes LGBTphobes).
La recension d’un cas d’homophobie présuppose que les personnes LGBT qui en sont victimes sachent où s’adresser, si toutefois elles acceptent de témoigner. On peut supposer que la plupart des victimes connaissent au moins l’existence de SOS Homophobie, à tout le moins d’une association LGBT locale.
Quand on est témoin d’actes ou de comportements LGBTphobes, faut-il encore avoir la présence d’esprit de noter les circonstances, de conserver des preuves et de les transmettre à la police, à la justice, aux associations ou aux médias.
Sur internet et en particulier sur les réseaux sociaux, certaines réactions paraissent tellement outrancières qu’elles en deviennent presque risibles. On se demande alors si l’on a affaire à de méchants homophobes ou à de vulgaires amputés du cerveau.
Même chose quand on croise malencontreusement, par mots-clés interposés, des sites extrémistes (de type catho-facho, mais en fait quelle que soit la religion alléguée) dont la parole extrémiste semble tellement invraisemblable que l’on n’a pas le réflexe d’en faire un signalement.
On espère que tout le monde prend certaines déclarations pour ce qu’elles sont (des divagations sorties d’un cerveau délavé), mais il y a fort à parier que certains excités prennent tout au premier degré, à commencer par les discours de haine. C’est ainsi que naissent, se propagent et perdurent la LGBTphobie et ses clichés nauséabonds.
Philca / MensGo
Source principale : SOS Homophobie