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Quel est le meilleur argument contre les discours homophobes ? Réponse : un sketch de sept minutes et quarante-trois secondes, que l’humoriste français Max Bird a niché sur YouTube. Pas vraiment un sketch, d’ailleurs, même si la scénographie et les mimiques du gars – qui n’oublie pas d’être sexy – pourraient le laisser croire.
Et pour les étrangers qui voudraient se perfectionner en français, le clip est sous-titré.
Max Bird cherche ici à instruire plus qu’à faire rire, sans oublier néanmoins d’ironiser sur la débilité de certains clichés homophobes. Et ça marche ! Le clip est rythmé, agréable (oui, gai) et amusant, il fait sourire et réfléchir.
Bien sûr, aucun gay n’y apprendra quoi que ce soit. Et la brièveté du format engendre quelques légères approximations, mais c’est la loi du genre. On peut aussi regretter que Max Bird insiste un peu trop longtemps sur la génétique. Le seul défaut majeur de ce sketch pédagogique, c’est qu’il assimile trop étroitement et systématiquement l’homosexualité à la sexualité – comme si l’on ne définissait les hétéros qu’à leur manière de forniquer.
Aucun homophobe de mauvaise foi, certes, ne se rangera aux arguments de Max Bird. Mais les gens qui, en toute bonne foi, assimilaient les pédégouines à des êtres plus perfectibles que les hétéros – peut-être que ces homophobes qui s’ignor(ai)ent auront changé d’avis.
Max Bird a l’élégance de ne pas donner aux homophobes des noms d’oiseaux. À ce calembour facile j’en ajoute un autre : cette liste d’oiseaux présentant un comportement homosexuel (anglais | espagnol).
La première vidéo durait moins de huit minutes et omettait de répondre à certaines questions ? Qu’à cela ne tienne, Max Bird a publié, le 30 mai 2017, une deuxième vidéo plus longue (douze minutes), plus complète et plus circonstanciée.
Le nouveau clip pédago-humoristique s’attache surtout à expliciter des thèmes abordés trop succinctement ou passés sous silence – par manque de temps ou par oubli – dans la première vidéo. Max Bird profite de l’occasion pour fournir, au-dessous des deux vidéos, une série d’URL pointant vers des sources ou des compléments d’info sur les sujets qu’il évoque dans les deux vidéos.
Le ton de cette vidéo de complément reste enjoué, mais l’humour y cède le pas à une volonté d’approfondissement et de pédagogie. Et cette fois-ci, hélas pour les non-francophones, la vidéo n’est pas sous-titrée.
La nouvelle vidéo s’architecture comme une foire aux questions (FAQ), les questions – ou incompréhensions – étant celles qui ont émergé au fil des innombrables commentaires qu’a reçus la première vidéo.
Mais là encore, on peut reprocher au jeune humoriste de réduire – d’une manière quasi systématique – l’homosexualité à la fornication entre deux personnes de même sexe. Ce qui laisse de côté l’amour, la sensualité, le partage d’émotions, le besoin d’affection, la volonté de fonder une famille ou de s’accomplir mieux encore par une vie commune avec sa moitié.
Plus on laisse du mystère autour de l’homosexualité, plus on laisse de la place aux homophobes.
Max Bird
Le jeune humoriste conclut sa causerie en insistant sur les meilleures armes de destruction massive pour lutter contre l’homophobie : la pédagogie, l’éducation et l’accès à la connaissance.
On notera que Max Bird fait apparaître en tout premier au-dessous de sa vidéo – et avant même d’indiquer ses sources d’information ou sites de réservation pour ses spectacles – le lien vers une pétition en ligne pour une enquête sur les massacres et tortures d’homosexuels en Tchétchénie. Car chez lui, humour rime avec solidarité.
Philca / MensGo