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Beyrouth et le Liban ont vécu, du 14 au 21 mai 2017, à l’heure LGBT. Pas la même heure que celle de l’horloge judiciaire, puisque l’article 534 du code pénal libanais persiste à criminaliser l’homosexualité en réprimant les « relations sexuelles contre nature ». Les « contrevenants » encourent jusqu’à un an de prison ferme et 600 euros d’amende. Une loi dont les forces de sécurité et diverses obédiences religieuses (en particulier islamistes) n’hésitent pas à se servir pour intimider ou réprimer.
La date de la semaine LGBT libanaise ne doit rien au hasard, malgré son absence de thème ou de slogan générique. Cette semaine s’articulait en effet autour du 17 Mai, c’est-à-dire de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Selon le Telegraph, la programmation a attiré plus de 4.000 personnes sur l’ensemble de la semaine.
Pourtant, au moins deux rencontres ont dû être déprogrammées à la suite de pressions islamistes, dont un colloque sur la diversité sexuelle, les autorités ayant incité l’hôtel où il devait se tenir à y renoncer. C’est dire qu’au Liban, il reste encore du « travail » à faire pour lutter contre le quadruple fléau de l’homophobie, de la transphobie, de l’ignorance et de la bêtise.
Dans un tel contexte, la #BeirutPride et ses participants ont opté pour une formule discrète et presque a minima. Défiler au grand jour dans les rues de Beyrouth revenait à donner les bâtons pour se faire battre. Les organisateurs ont donc préféré la tenue d’un déjeuner (en somme, un sit-in festif) dans un restaurant de Batroun, localité balnéaire au nord du pays.
Alors que plusieurs événements LGBT de la semaine s’étaient tenus dans des lieux publics de Beyrouth, l’ultime rencontre de Batroun fut donc officiellement une rencontre à caractère privé. Les convives ont ensuite assisté à un drag show, tenu là aussi à titre privé.
La veille au soir, à Mar Mkhayel, quartier en vogue de Beyrouth, une quinzaine de bars et restaurants avaient arboré un drapeau arc-en-ciel. Là encore, une grande première au Liban.
Philca / MensGo
Source principale : Telegraph, 21 mai 2017.
Source consultée en premier : Liberation.fr, 20 mai 2017.