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Certains survivants du massacre s’étaient donné rendez-vous au mémorial improvisé près du Pulse (la boîte de nuit gay n’a jamais rouvert après la tragédie), pour une cérémonie à laquelle assistaient les familles des victimes. Au moins un homme était sans doute absent : le père d’un jeune homme tué par l’assaillant et qui, un an après, refuse toujours de récupérer le corps de son fils au motif qu’il était gay.
Voici la longue cérémonie des discours (1 h 30), au plus près de la petite tribune officielle :
Un peu plus loin, dans la soirée, quelques milliers de personnes s’étaient rassemblées en mémoire des victimes de la tuerie. C’était là une manifestation parmi tant d’autres dans le comté d’Orlando.
Le gouverneur de Floride avait décrété que le 12 Juin serait estampillé Orlando United Day et le hashtag #OrlandoUnitedDay a fleuri sur les réseaux sociaux à cette occasion.
D’innombrables autres cérémonies mémorielles ont marqué la journée du 12 juin 2017, aux États-Unis et dans monde entier. Y compris dans des milieux habituellement peu friendly.
C’est ainsi que 49 cloches d’églises situées dans la région d’Orlando devaient sonner le 12 juin 2017 à 12 h précises. Une cloche pour chacun des 49 morts. J’ignore si ce projet mémoriel s’est concrétisé.
Même le président Donald Trump y est allé de son tweet et du hashtag #OrlandoUnitedDay, avec une photo-vignette de chacune des 49 victimes. Un tweet sans faute d’orthographe ou de syntaxe, donc rédigé par quelqu’un d’autre.
Ces apparentes contradictions attestent non pas une réelle empathie mais l’expression d’un préjugé implicite : de nombreuses voix ont salué la mémoire des victimes, mais en occultant sciemment la dimension homophobe du massacre d’Orlando pour la transformer en acte ultime d’un terroriste solitaire. Autrement dit, embrasser pour mieux poignarder.
L’autre tendance nauséabonde qui a (res)surgi lors des commémorations, et en particulier sur les réseaux sociaux (lire par exemple les commentaires de la vidéo ci-dessus), c’est un fort prurit de complotisme. Un peu comme après le « premier pas de l’homme sur la Lune » (20 juillet 1969) ou après la destruction des tours du World Trade Center (11 septembre 2001).
Les complotistes affirment que Neil Armstrong s’est contenté de marcher dans un studio de cinéma et que les deux tours n’ont pas succombé à un attentat terroriste mais à un dynamitage volontaire.
La différence par rapport à Orlando, c’est que les théories complotistes qui nient la réalité du massacre, ces théories-là sont clairement homophobes : ce serait le « lobby gay » qui aurait monté la tuerie de toutes pièces ou le pouvoir en place qui l’aurait inventée pour complaire au « lobby gay ».
Hélas ! Après 365 jours, 49 morts et 58 blessés, l’homophobie reste plus vivace que jamais. Long is the road…
Terminons sur une note d’espoir (?). Les commémorations du 12 Juin faisaient l’objet du reportage ci-dessous par CBS. Au-delà du micro-trottoir convenu et du ton journalistique volontairement neutre, j’ai noté une relative empathie dans le traitement du sujet. Et surtout, j’ai remarqué la fréquence de deux mots : l’amour (love) et la vie (life). Il s’agit de la vie ôtée aux victimes, certes, mais aussi de la vie qui continue – et dans une continuation faite d’amour.
Pour un rappel circonstancié des événements du 12 juin 2016, lire aussi notre article intitulé We Are Orlando.
Philca / MensGo