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Edith Windor s’est mariée trois fois. Une première fois en 1950 avec Saul Windsor, dont elle a conservé le nom même après leur divorce un an plus tard. Une deuxième fois au Canada, en 2007, avant la légalisation du mariage homosexuel aux États-Unis. Et une troisième fois aux États-Unis il y a presque un an, en septembre 2016, alors que le mariage gay et lesbien y était devenu légal en partie grâce à elle.
Ci-dessous, un long entretien entre Edith Windsor et l’acteur et militant James Lecesne. C’était il y a moins de dix mois, le 22 novembre 2016 :
Edith Windsor vivait depuis quatre décennies avec sa compagne Thea Spyer et les deux femmes étaient devenues des militantes actives de la cause LGBT. Comme Thea se savait condamnée par une maladie dégénérative, le couple s’était marié au Canada, en toute légalité, en 2007, deux ans avant la mort de Thea.
Après quoi, le fisc américain a refusé à Edith le bénéfice d’une donation au dernier vivant et lui a soutiré une taxe immobilière de 363.053 dollars, comme si les deux épouses n’avaient jamais été mariées. Le fisc considérait les deux épouses comme célibataires sans lien de parenté, au motif que le mariage – tel que défini alors par la loi fédérale de 1996 sur le mariage (Defence of Marriage Act, alias Doma) – est l’union entre un homme et une femme.
Edith Windsor ayant contesté en justice la licéité de la taxe immobilière, son procès (affaire États-Unis contre Windsor) constitua l’une des deux affaires qui auront permis l’abrogation partielle de la loi Doma et l’égalité fiscale accordée aux couples de même sexe par la Cour suprême fédérale en 2013. Une autre affaire judiciaire (Obergefell contre Hodges) servit de tremplin, en 2015, pour une reconnaissance implicite du mariage gay par cette même juridiction.
Ci-dessous, une interview d’Edith Windsor et de son avocate Roberta Kaplan. Les deux femmes évoquent, un an après les faits, la journée très particulière du 26 juin 2013, où l’arrêt prononcé par la Cour suprême signifia la victoire d’Edith Windsor et celle de milliers de couples gays et lesbiens légalement mariés et enfin reconnus comme tels par la justice fédérale américaine.
Edie (comme la surnommaient affectueusement ses amis et camarades de lutte pour les droits LGBT) s’était remariée en octobre 2016 avec Judith Kasen. La veuve d’Edie, qui s’appelle aujourd’hui Judith Kasen-Windsor, a souligné le caractère lumineux de la défunte et de son militantisme.
De très nombreuses personnalités ont salué la mémoire d’Edith Windsor, en particulier les anciens présidents Barack Obama (qui a souligné combien Edie a changé l’Amérique) et Bill Clinton (qui fit voter la loi Doma en dépit de son contenu homophobe).
Philca / MensGo
Source principale : The New York Times, 12 septembre 2017.