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(Blogmensgo, blog gay du 27 septembre 2017) La proportion de seniors présentant un premier diagnostic de VIH à un stade déjà avancé a considérablement augmenté entre 2004 et 2015 en Europe, selon une étude publiée par The Lancet HIV et commanditée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM, ou ECDC en anglais). Même si les seniors (personnes de 50 ans ou plus) ne représentent qu’un sixième des nouveaux diagnostics de VIH, ils sont nettement plus susceptibles d’être diagnostiqués à un stade avancé du VIH/sida que les 15-49 ans.
L’étude dirigée par les chercheuses Lara Tavoschi, Joana Gomes Dias et Anastasia Pharris s’est penchée sur les nouveaux diagnostics de VIH dans 31 pays d’Europe sur douze ans, depuis début 2004 jusqu’à fin 2015. Sur la période, 54.102 seniors (gays ou hétéros) ont vécu un premier diagnostic de séropositivité au VIH. Alors que l’augmentation moyenne des nouveaux cas pendant ces douze années s’établissait à 2,1 % pour 100.000 personnes par an sur la globalité des 31 pays étudiés, cette augmentation atteignait 2,2 % par an chez les seniors et même 5,8 % chez les gays (voire 7,4 % chez les toxicomanes utilisant des seringues).
La proportion des nouveaux diagnostics aura augmenté d’une manière significative dans 16 pays (surtout en Europe centrale et orientale, mais pas seulement), tandis qu’elle stagnait ou régressait dans les 15 autres pays.
En 2015, les quatre pays où l’on dénombrait la plus forte proportion de nouveaux diagnostics de VIH chez les seniors étaient l’Estonie (7,50 nouveaux cas sur 100.000 seniors), la Lettonie (7,17 cas), Malte (7,15 cas) et le Portugal (6 cas).
Sur 2004-2015, avec toutefois de fortes variations entre le début et la fin de cette période, l’augmentation moyenne des nouveaux diagnostics chez les seniors était significative au Royaume-Uni (+3,6 % par an avec 4,32 nouveaux cas sur 100.000 seniors en 2015), en Belgique (+3,9 % et 4,14 cas) et plus encore en Irlande (+5,4 % et 3,33 cas) et en Allemagne (+8,1 % et 1,83 cas). Dans ces quatre pays ouest-européens, le nombre de nouveaux cas de VIH était nettement plus élevé en 2015 qu’en 2004 et a même triplé en douze ans chez les seniors irlandais.
Le plus grave concerne l’état d’avancement du VIH au moment du diagnostic. On considère que le dépistage est tardif si l’on dénombre moins de 350 cellules CD4 par µl (1 microlitre équivaut à 1 millimètre cube) chez le patient et que le VIH est à un stade avancé si l’on recense moins de 200 CD4/µl.
Or, 39 % des seniors diagnostiqués séropos l’ont été tardivement (<350 CD4/µl) et les trois quarts de ces 39 % l’ont été à un stade avancé de la maladie (<200 CD4/µl). Des chiffres nettement plus alarmants que ceux des mois des 15-49 ans (respectivement 26 % dont la moitié avec un VIH/sida avancé).
Les trois auteures de l’étude en concluent que la prévention et le dépistage en direction des seniors doivent être renforcés par un meilleur ciblage des actions, par une prise de conscience des personnels de santé et par un renforcement des programmes de dépistage (en particulier celui des indicateurs d’immunodéficience) et d’autodépistage (autotests). Pour ce faire, il est indispensable de modifier certaines pratiques et même d’innover.
Commentaire. On contribuerait grandement à une meilleure information des personnes concernées en imposant que toute étude financée par des fonds publics fasse obligatoirement l’objet d’une première publication (en version provisoire ou définitive) entièrement gratuit sur quelque support que ce soit (numérique ou papier) .
Il est scandaleux que le site Eurosurveillance de l’ECDC n’ait pas encore publié cette étude, alors que The Lancet HIV la propose en avant-première au tarif exorbitant de 31,50 dollars – pour un seul article.
Philca / MensGo
Source principale : Aidsmap, 27 septembre 2017.
Source consultée en premier : lexpress.fr, 26 septembre 2017.