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Au Royaume-Uni, les couples homos sont devenus des adoptants comme les autres

(Blogmensgo, blog gay du 23 novembre 2017) Le nombre de jugements d’adoption d’enfants par des couples gays ou lesbiens est passé au Royaume-Uni de 510 en 2013-2014 à 586 en 2016-2017, soit aujourd’hui environ un dossier sur sept. Les jugements d’adoption par des couples hétéros ont chuté de 27,5 % sur la même période. Malgré les apparences, les perspectives en la matière ne sont pas encore optimales pour les couples de même sexe.

Les couples LGBT peuvent certes adopter conjointement des enfants grâce à la loi de 2002 sur l’adoption, mais c’est surtout la légalisation du mariage gay en 2013 qui a galvanisé les chiffres de l’adoption homoparentale.

Couple gay avec enfant adopté
Regarde, le décret d'adoption est paru dans le Journal officiel ! ©wavebreakmediamicro-123RF

2013 représente une charnière historique en matière d’adoption au Royaume-Uni. C’est en 2013 que la Cour suprême a défini l’adoption comme un cas de « dernier ressort », c’est-à-dire une solution à n’envisager que si « rien d’autre ne fait l’affaire ».

Les jugements d’adoption par des couples hétéros sont alors passés de 4.914 en 2013-2014 (de juillet à juin) à 3.561 en 2016-2017. Les demandes d’adoption hétéroparentale atteignent aujourd’hui leur plus faible niveau depuis six ans.

La chute de l’hétéroparentalité s’explique toutefois, dans une certaine mesure, par le regain d’intérêt pour des méthodes alternatives telles que la fécondation in vitro et le recours aux mères porteuses.

La hausse des chiffres de l’adoption homoparentale ne traduit pas forcément une embellie de la situation. Malgré les lois de 2002 (adoption homoparentale) et 2013 (mariage gay), les couples de même sexe qui souhaitent adopter se heurtent encore trop souvent à des formes de discrimination parfois insidieuses.

La forme la plus visible de discrimination tient à la longueur d’instruction de chaque dossier. Les demandes d’adoption émanant de couples homos subiraient un allongement des délais sans raison valable. Les travailleurs sociaux auraient également tendance à confier aux couples gays et lesbiens des enfants considérés comme moins faciles à adopter, car plus âgés, plus agités ou plus handicapés que dans les dossiers classiques. Quoi qu’il en soit, les couples homos seraient plus désireux que les autres d’envisager l’adoption de ces enfants « difficiles ».

Qu’au Royaume-Uni le nombre d’adoptions homoparentales progresse alors que celui des adoptions par des couples hétéros régresse, cela atteste, s’il en était besoin, de l’utilité sociale des couples gays adoptants. Une famille ne sert pas forcément à procréer ; elle peut tout aussi bien servir à adopter.

Au Royaume-Uni, quelque 3.000 adoptables n’ont pas encore trouvé leurs parents adoptifs. Mais encore aujourd’hui, de nombreux couples gays et lesbiens ignorent qu’ils ont tout à fait, comme leurs homologues hétéros, le droit de devenir des parents adoptifs.

Philca / MensGo

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