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(Blogmensgo, blog gay du 23 février 2018) Au cours du premier mois ayant suivi la légalisation du mariage entre personnes de même sexe en Australie, soit du 9 janvier au 7 février 2018, quelque 370 couples gays et lesbiens se sont mariés dans l’île-continent. Les premiers chiffres officiels ne tiennent pas compte des dérogations accordées au cas par cas avant la légalisation, ce qui laisse présumer un total assez proche de 400 mariages homos. Il ne s’agit là que du nombre de mariages enregistrés ; le chiffre réel est sans doute supérieur, puisque la loi australienne donne deux semaines aux époux pour faire enregistrer le mariage après sa célébration.
On présume que le nombre de mariages gays et lesbiens aura bondi le jour de la Saint-Valentin (14 février). À noter que cette année, la fête du Mardi-Gras tombait juste la veille, soit le 13 février 2018. Mais en Australie, l’appellation mardi gras – qui conserve son nom français – est aussi et surtout synonyme de Sydney Gay and Lesbian Mardi Gras, c’est-à-dire de trois semaines festives, du 16 février au 4 mars 2018, dont le point d’orgue sera le défilé Mardi Gras, le 3 mars 2018, qui célébrera cette année sa quarantième édition. Nul doute que ce jour-là, Sydney enregistrera un pic de mariages homos sur le parcours ou en marge de sa Gay Pride locale – et internationale.
Les 24,60 millions d’Australiens sont disséminés dans les six États et trois territoires d’un pays grand comme un continent. Le nombre de mariages entre personnes de même sexe est-il proportionnel au nombre d’habitants ? Examinons d’abord la répartition démographique (il manque ici le Territoire de la baie de Jervis).
Population (en millions d’habitants, estimation au 30 juin 2017)
Nombre de mariages homos du 9 janvier au 7 février 2018 (et pourcentage approximatif par rapport au nombre total de mariages)
Comme on le voit, l’ordre démographique est certes respecté, mais la proportion des mariages gays varie fortement d’un État à l’autre. Le Victoria et le Queensland enregistrent ainsi un nombre de mariages homos inférieur à leur poids démographique respectif. Peut-être faut-il voir là un effet Sydney, cette métropole éminemment friendly ayant tout fait pour séduire les visiteurs LGBT – cf. en particulier le mémorable feu d’artifice arc-en-ciel de Sydney au Premier de l’an.
Dans le Queensland, près des deux tiers des mariages entre personnes de même sexe célébrés au cours du premier mois concernaient des couples lesbiens. Et à la Saint-Valentin, 96 couples homos s’étaient déjà mariés dans le Queensland et 45 autres couples gays ou lesbiens avaient demandé une licence de mariage pour 2018.
On rappellera que le Queensland propose des certificats de mariage collector pendant toute l’année 2018, y compris – voire surtout – pour les mariages homos.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le mariage entre personnes de même sexe est déjà entré dans les mœurs en Australie. Dans toute sa banalité et dans tous ses excès – au même titre que le mariage hétéro.
Plusieurs municipalités militantes ont offert une location gratuite de lieux publics – parcs ou espaces municipaux à vocation communautaire – aux couples de même sexe qui souhaitaient s’y marier. C’est ainsi qu’en Nouvelle-Galles-du-Sud, les villes de Sydney et Newcastle ont offert des espaces de célébration pour des mariages gays et lesbiens. Une vingtaine de couples homos en ont profité dès le premier mois, à Sydney, l’offre de Newcastle ayant eu un peu moins de succès.
Les prestataires spécialistes du mariage ont eux aussi enregistré un pic de demandes émanant, pour la première fois, de couples de même sexe qui les ont contactés aussitôt après le verdict positif du référendum postal. Reste à savoir si ce pic de demandes était éphémère ou si le marché du mariage gay est susceptible de gonfler durablement les statistiques de la profession. On le saura d’une manière plus circonstanciée avec les chiffres sur l’ensemble de l’année 2018.
En Nouvelle-Galles-du-Sud, au moins cinq prestataires spécialisés dans la réalisation de mariages officieront le même jour (18 mai 2018), dans la même ville (Tamworth) du même État australien (la Nouvelle-Galles-du-Sud), à l’occasion du même mariage homo. On ignore juste, pour l’instant, s’il s’agira d’un mariage gay ou lesbien et quel couple en bénéficiera.
Le mot bénéfice n’est pas inapproprié, car il s’agit là d’un cadeau authentique valorisé à 4.000 dollars australiens, soit 2.544 euros au cours d’aujourd’hui. L’idée émane de la photographe Donna Pollock, qui s’est « associée » pour l’occasion à quatre autres professionnelles du mariage réussi : Katie Player, Eliza Fagan, Bec Wherritt et Candice Clifford. Toutes les cinq militent en faveur du mariage homo – et l’attestent ainsi à leur façon.
Mais pourquoi le 18 mai 2018 et pas un autre jour ? Eh bien parce que c’est le seul jour de l’année pour lequel les cinq prestataires n’avaient encore pris aucun engagement. Elles fourniront donc ce jour-là, à titre gracieux, la salle de réception, la décoration, les fleurs, la cérémonie de mariage et les photos du mariage au couple désigné par tirage au sort.
Le tirage au sort était prévu pour la Saint-Valentin, mais l’identité du couple bénéficiaire n’a pas été divulguée.
La palme du mariage australien le plus original revient à Logan Stojcevski et John Woods. Les deux jeunes gens, âgés respectivement de 32 ans et 35 ans, se sont dit oui sur des… montagnes russes californiennes. La très officielle cérémonie de mariage s’est en effet tenue au plus haut d’une montagne russe, dans le parc d’attractions de Six Flags Magic Mountain situé à Santa Clarita, en Californie.
Les deux jeunes gens, originaires de Wollongong, en Nouvelle-Galles-du-Sud, n’ont réussi à convaincre de participer à la cérémonie que l’officiant – placé juste derrière eux – et les deux témoins du mariage. On présume que tous les participants ont reçu, avant de monter à bord, des sacs en papier kraft pour évacuer les restes du petit déjeuner. Car, folie suprême, le mariage russo-californien était programmé à 10 h 20 du matin.
C’était comment ? Si la vidéo veut bien s’afficher ci-dessous, c’était comme ceci :
Eh oui ! pas facile de photographier un tel mariage. Heureusement que les drones, eux, n’ont pas le vertige.
(Ajout du 2 mars 2018) Warren Orlandi et Pauly Phillips se sont épousés, le 1er mars 2018, en présence de leurs familles et amis, sur le Sydney Harbour Bridge (pont de la baie de Sydney). Non pas à hauteur de la travée principale à 49 m au-dessus de la mer, mais tout en haut du pont en arc, à 134 m au-dessus des flots.
Il ne s’agissait pas seulement de saluer la 40e édition de Sydney Gay and Lesbian Mardi Gras, qui se tenait le surlendemain. Le lieu très inhabituel de la cérémonie visait aussi à défier les lois de la pesanteur. Les deux hommes se sont en effet connus à l’occasion d’un séminaire destiné aux personnes obèses. En 2013, alors qu’il pesait 370 kg, Warren Orlandi s’était promis de grimper tout en haut du pont et de sa structure en arc. Fallait-il encore pour cela qu’il maigrît. Même s’il est encore en surpoids et que son époux a lui aussi quelques kilos à perdre, Warren pèse aujourd’hui 250 kg de moins qu’il y a cinq ans.
BridgeClimb Sydney, spécialiste des « voyages organisés » tout en haut de la structure métallique au-dessus de la baie de Sydney, affirme que ce lieu haut perché aura été témoin de 4.000 demandes en mariage et que le premier mariage y fut célébré le 3 juin 2008. Mais avec Warren Orlandi et Pauly Phillips, il s’agissait du premier mariage gay tout en haut du pont.
Les deux hommes, l’officiant et les témoins avaient tous, pour l’occasion, enfilé la combinaison réglementaire pour ce type d’expédition. Donc pas de costume trois-pièces, mais un bleu de chantier et un harnais de sécurité. Il faut dire qu’un élément très spécial s’était invité au mariage : le vent.
C’était comment, tout là-haut ? C’était comme ceci…