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(Blogmensgo, blog gay du 21 juin 2018) Le ministre irlandais de la Justice et de l’Égalité, Charlie Flanagan, a présenté des excuses officielles devant l’Oireachtas (Parlement national) pour la manière dont la justice d’Irlande sanctionnait jadis les relations sexuelles entre adultes gays consentants. Ses excuses à la communauté LGBT ont été présentées le 19 juin 2018, soit vingt-cinq ans après la dépénalisation – le 24 juin 1993 – des relations homosexuelles. Le ministre s’exprimait ainsi lors du discours introduisant une motion parlementaire soumise par le sénateur travailliste Ged Nash. Le texte de cette motion reconnaît les dommages causés par la criminalisation des relations sexuelles entre adultes gays consentants et présente des excuses pour cela. Charlie Flanagan a précisé que le gouvernement et lui-même étaient très favorables à l’adoption d’une telle motion.
As Minister for Justice and Equality, I extend a sincere apology to all of those people, to their family, and to their friends. To any person who felt the hurt and isolation created by those laws, and particularly to those who were criminally convicted by the existence of such laws.
Charlie Flanagan
(En tant que ministre de la Justice et de l’Égalité, je présente mes sincères excuses à toutes ces personnes [homosexuelles], à leur famille et à leurs amis. À toute personne qui a souffert de la blessure et de l’isolation engendrées par ces lois, et en particulier à toutes les personnes que l’existence de telles lois a déclarées pénalement coupables.)
La loi de 1993 sur les délits sexuels avait abrogé, mais tardivement, des articles du code pénal institués par les lois de 1861 et 1885. Charlie Flanagan a publiquement reconnu les dégâts irréversibles causés par ces lois homophobes avant leur abrogation définitive. Réitérant le soutien du gouvernement aux gays et à leurs familles ainsi ostracisés, le ministre Flanagan s’est abstenu d’évoquer toute indemnisation pécuniaire.
Le débat inaugural de la motion parlementaire avait lieu en présence d’une personnalité chérie par la communauté LGBT irlandaise : le sénateur David Norris, infatigable avocat des droits LGBT.
À l’issue de l’allocution ministérielle, le sénateur Gerry Horkan, président de séance par intérim, a livré un échantillon d’humour pince-sans-rire – assorti d’une bonne dose d’empathie :
I am supposed to not allow applause but it has been done now. I am not going to worry too much about it.
Je ne suis pas censé autoriser les applaudissements. Mais maintenant que c’est fait, je ne vais pas trop m’en formaliser.
Pour voir le débat dans son intégralité, c’est ici (afficher à partir de 2:29:50. Et si ça ne s'affiche pas, cliquer ici)…
L’actuel Premier ministre irlandais Leo Varadkar a fait son coming out le 18 janvier 2015, quatre mois avant le référendum sur le mariage gay. Lui aussi a déclaré son soutien au projet de motion parlementaire et présenté des excuses au nom de son gouvernement.
Hasard du calendrier, deux jours après le débat parlementaire commençait la décade de la Gay Pride de Dublin, dont le défilé principal est annoncé pour le 30 juin 2018.
À noter que cette décade prodigieuse inclut une première mondiale de la pièce A Day in May du dramaturge irlandais Colin Murphy. L’événement est programmé à l’Olympia Theatre le 24 juin 2018, ainsi que le lendemain. J’ignore si Colin Murphy est le fils du grand dramaturge irlandais Tom Murphy, qui est mort le mois dernier (15 mai 2018). Encore une coïncidence, puisque Murphy (Tom) figurait sur ma pile à lire du week-end prochain.
Quoi qu’il en soit, la pièce de Colin Murphy évoque un autre mois de mai, celui de 2015, peu avant le référendum sur la légalisation du mariage gay en Irlande. Ce « documentaire dramatique » (drama documentary), adaptation d’un livre homonyme de Charlie Bird, relate l’imminence du référendum à travers plusieurs histoires vraies de personnes concernées au premier chef. Les bénéfices de la pièce seront reversés au collectif Pieta House, dans le cadre d’un programme conjoint avec l’association BeLonG To LGBT+ Youth Service, qui aide les jeunes à restaurer leur estime de soi et à lutter contre leurs idées suicidaires.
Philca / MensGo