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(Blogmensgo, blog gay du 25 juin 2018) La Gay Pride de Mexico, qui se tenait le 23 juin 2018, a vu défiler des participants très inattendus : les fans de football venus fêter la victoire de l’équipe nationale de football, surnommée El Tri, sur la place de L’Ange de l’Indépendance (El Ángel de la Independencia). C’est là que les adeptes d’El Tri convergent pour célébrer les victoires marquantes de leur équipe nationale. L’union entre les fêtards de la Gay Pride et ceux du ballon rond est d’autant plus étonnante que la Fifa venait tout juste d’infliger une amende au Mexique pour des chants homophobes en Russie, pendant le match Allemagne-Mexique remporté (0-1) par l’équipe d’Andrés Guardado.
Pour info, voici un aperçu du cri puto qu’ont proféré les soi-disant supporters mexicains contre Manuel Neuer, au moment où le gardien de but allemand tapait un renvoi aux six mètres.
La fédé mexicaine persiste à prétendre que cette insulte homophobe n’est pas homophobe. En cas de récidive à court terme, la palette des sanctions de la Fifa devient plus dissuasive. C’est sans doute ce qui explique l’absence de cris homophobes le 23 juin… et jusqu’à la prochaine incartade.
Pour une glose éclairante sur le sujet, lire cet article en anglais de Nick Greene et son excellente traduction en français.
Des dizaines de milliers de personnes célébrant la Gay Pride auront donc rencontré des milliers de gens célébrant la victoire de leur équipe nationale de football. Le rassemblement LGBT officiel et le rassemblement footballistique improvisé ont eu tôt fait de fusionner, au nom d’une urgence absolue : faire la fête !
Pour mémoire, voici le slogan de la Gay Pride 2018 Mexico :
40 años viviendo en libertad. ¡No renunciaremos!
40 ans de liberté. Pas question qu’on abandonne !
Les quatre décennies font évidemment référence au 26 juillet 1978, date à laquelle fut organisée la première marche LGBT au Mexique.
Le défilé du 23 juin 2018, comme on peut le constater dans cette vidéo tournée côté spectateurs, entremêlait volontiers drapeaux arc-en-ciel – les plus nombreux – et drapeaux mexicains.
On s’en fera une idée un peu plus précise – mais avec une qualité visuelle et sonore médiocres – à travers cette déambulation à contre-sens du cortège.
Pour en revenir à l’homophobie dans le football, les sanctions n’auront rien de dissuasif tant que l’échelle de ces sanctions restera trop graduée et qu’elle commencera par une sanction minimale trop clémente.
Une amende de 10.000 dollars infligée à un pays grand comme le Mexique ? C’est aussi dissuasif que de condamner un assassin à trois mois de prison ferme. Certes, la palette des sanctions en cas de récidive inclut l’organisation d’un match à domicile sur terrain neutre ou devant des tribunes vides, ce qui constitue une double sanction contre le portefeuille et l’image de marque du « coupable ». Mais l’ultime sanction – c’est-à-dire la disqualification d’un tournoi ou l’exclusion de toute compétition officielle pendant plusieurs années – serait sans doute plus dissuasive si elle n’était pas précédée par une kyrielle de sanctions intermédiaires.
Par cette amende de 10.000 dollars, la Fifa sauve les apparences en faisant croire qu’elle agit contre l’homophobie, alors même que le montant dérisoire de l’amende atteste que le Fifa ne considère pas l’homophobie comme un fléau à extirper des stades avec célérité et sans ménagement.
Philca / MensGo