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(Blogmensgo, blog gay du 13 novembre 2018) Dans sa livraison datée du 8 novembre 2018, le magazine du tourisme suisse Gastro Journal consacre un article au tourisme LGBT en Suisse. Où il est question de belles perspectives, mais aussi de carences regrettables. La Suisse tolérante et neutre fut certes un havre pour la communauté LGBT pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais les strates cantonales et nationale de la confédération ne se mobilisent plus guère pour proposer des solutions audacieuses.
La Suisse. En hiver, des paysages somptueux et un environnement de rêve dans un cadre à très forte dominante… hétéro.
La communauté LGBT étrangère ne connaît souvent de la Suisse que Genève, Zurich et Lausanne. Logique, puisque ces trois métropoles – en particulier Lausanne pour le dynamisme du secteur privé et Zurich pour l’implication municipale – sont considérées comme les plus friendly du pays. Genève et Zurich sont par ailleurs membre du Rainbow Cities Network.
Deux communes se distinguent par les efforts considérables qu’elles déploient à l’intention de la communauté et des touristes LGBT. C’est ainsi que Zurich est la seule ville suisse dont le site web municipal consacre une section spécifique aux questions et réponses que se posent les personnes LGBT.
L’autre commune, que l’on a souvent évoquée ici, c’est celle d’Arosa, où se tient l’Arosa Gay Ski Week en janvier depuis 2005, sous la houlette d’Alexandre Herkommer. La prochaine édition se déroule du 19 au 26 janvier 2019 dans la localité des Grisons – on aura sans doute l’occasion d’en reparler d’ici là sur ce blog.
Et qu’est-ce qu’on y fait, à Arosa, hormis forniquer comme des skieurs en chaleur ? Plein de choses ! La preuve par la vidéo officielle ci-dessous.
Quelques entreprises n’hésitent pas à cibler soit surtout les LGBT en se disant hétéro-friendly, soit surtout les hétéros en se disant gay-friendly. Mais il s’agit en général d’initiatives qui s’enracinent dans un terreau propice, par exemple les lieux de divertissement LGBT à Lausanne ou le Waldhotel National, un établissement quatre-étoiles à Arosa.
Le nombre d’étoiles est proportionnel au fort pouvoir d’achat présumé des touristes LGBT. Cette clientèle est plus en mesure d’assouvir son goût pour les loisirs et les voyages, puisque les enfants grèvent moins le budget des couples LGBT. Mais supposer aux gays et lesbiennes un pouvoir d’achat très supérieur à celui des hétéros, voilà qui relève plutôt du cliché. La clientèle LGBT en général, suisse en particulier, est en revanche très exigeante en matière de quiétude et de sécurité. Même si la Suisse continue d’être neutre et souvent plus sûre qu’ailleurs, les gays et lesbiennes y privilégient les lieux où leur orientation sexuelle ne sera pas source d’ennuis, voire de conflit.
Et Suisse Tourisme ? Sa porte-parole, Véronique Kanel, interrogée par Gastro Journal, reconnaît que Suisse Tourisme ne propose « pas d’offres ou de suggestions spécialement destinées à cette communauté » LGBT. Mais « il est tout à fait possible que nous collaborions avec des plateformes s’adressant aux membres de la communauté » LGBT, explique Véronique Kanel.
C’est ainsi que Suisse Tourisme avait lancé une campagne publicitaire à teinte gay en 2006. Mais il s’agissait là d’une initiative ponctuelle et sans véritable cadre stratégique à long terme. Autrement dit, les porteurs de projets à cible LGBT devront savoir se montrer convaincants pour inciter Suisse Tourisme à faire connaître leur action ou même à y collaborer d’une manière plus active.
Philca / MensGo