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(Blogmensgo, blog gay du 3 janvier 2019) Contrairement à une idée reçue, les séropos sous traitement ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires sexuels, y compris en cas de pénétration anale sans préservatif. Telle est l’idée majeure qu’Aide Suisse contre le sida diffuse dans le cadre d’une campagne lancée au dernier trimestre 2018. Au contraire, précise l’association helvétique, « le VIH est transmis par des personnes qui se pensent séronégatives alors qu’elles sont porteuses du virus sans le savoir, faute de dépistage ». Cela revient à dire qu’en Suisse, les 15 % à 20 % d’hommes qui se savent séropos et ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ne les contamineront pas car ils suivent un traitement qui rend le VIH indétectable, donc intransmissible.
Une campagne compréhensible par tout le monde, et en dix secondes chrono :
La nouvelle campagne d’Aide Suisse contre le sida vise surtout à la lutter contre la sérophobie, ce racisme anti-séropos, en en démontant l’imbécillité du mécanisme. Contrairement aux campagnes précédentes, l’association veut avant tout « contrecarrer la sérophobie et ses conséquences », le dépistage du VIH étant l’ingrédient secondaire – mais nécessaire ! – d’une prise de conscience relative à la manière dont se transmet le VIH/sida. L’autre originalité de cette campagne, par rapport aux précédentes, c’est qu’elle s’adresse directement au grand public et non pas seulement aux gays et aux séropos.
Concrètement, le VIH ne se transmet pas, dès lors qu’il devient indétectable grâce au suivi d’un traitement approprié. D’où le théorème dit de la « déclaration suisse » (Swiss Statement) que voici :
I = Indétectable = Intransmissible
U = Undetectable = Untransmittable
Cela revient à dire que pour ne jamais transmettre le VIH, il faut se faire dépister au moins une fois ou, le cas échéant, au moins deux fois. Le premier dépistage permet de dire soit que le VIH est détectable donc existant, soit qu’il est indétectable donc inexistant ou inhibé par un traitement efficace. Le deuxième dépistage permet de confirmer l’efficacité d’un traitement par antirétroviraux qui aura rendu indétectable la « charge virale ».
(On n’obtient en principe une certitude absolue de séropositivité ou de séronégativité – et d’efficacité du traitement – qu’au terme de deux tests successifs utilisant si possible deux méthodes différentes, mais c’est là une autre histoire.)
La campagne d’Aide Suisse contre le sida veut ainsi mettre un terme à l’ignoble discrimination que subissent les séropos dans leur vie quotidienne ou au travail lorsque leur statut sérologique est dévoilé. Cette discrimination trouve le plus souvent son origine dans l’ignorance des réalités scientifiques et dans les idées reçues que cela engendre.
L’Aide Suisse contre le sida recommande d’utiliser des préservatifs en cas d’incertitude.
En juillet 2018, la conférence d’Amsterdam a confirmé qu’un VIH indétectable n’était pas transmissible par un rapport anal sans préservatif. C’est ce que l’association helvétique martèle depuis… 2008, à travers sa fameuse déclaration suisse. À l’époque, cette déclaration avait suscité les critiques et la colère d’une partie de l’opinion, y compris parmi les gays. Les preuves scientifiques ont vite corroboré les affirmations d’Aide Suisse contre le sida. Les gens ont ensuite compris que cette déclaration ne contribuait pas à propager le VIH/sida, mais bien au contraire à propager le réflexe du dépistage systématique au moindre doute.
Comme tous les ans, 2019 commence par une série de bonnes résolutions. Si tu envisages une relation sexuelle, insiste pour que les deux partenaires se fassent dépister auparavant. Et si l’un deux se révèle séropo, fais en sorte qu’il suive un traitement à même de rendre son VIH indétectable et intransmissible même sans capote. C’est seulement après cette double mesure prophylactique, tu pourras enfin savourer mes meilleurs vœux pour une bonne année de baise en 2019.
Philca / MensGo