(Blogmensgo, 23 février 2011) Les étudiants de Lille (dans le département du Nord) sont-ils plus gay-friendly que leurs camarades franciliens ? Le sondage dont on a parlé hier ne leur pas été administré, mais une initiative toute récente semble indiquer qu’à Lille comme en Île-de-France, l’administration universitaire est assez peu ouverte à la lutte contre l’homophobie.
L’association Silence H (site web en construction | page Facebook) organise, du 21 février au 11 mars 2011, une exposition photographique (page Facebook) sur le thème de l’homosexualité, dans le hall même de la faculté de médecine Henri-Warembourg à l’université de Lille II. L’exposition proprement dite s’intitule « Homosexualités » et regroupe 35 clichés, en provenance du club photo de l’université lilloise, illustrant l’homosexualité sous toutes ses formes.
Il semble, d’après l’article qui me sert ici de source, que les responsables administratifs de la fac de médecine sont très réticents à juguler des « traditions » aussi homophobes que certaines chansons sur les bizuths, par exemple celle où l’on serine que « Les P1 sont des homosexuels, homosexuels… » [où P1, j’imagine, fait référence aux étudiants en première année de médecine]. Quant à l’expo photo, elle a été plutôt favorablement accueillie par les étudiants, malgré quelques voix discordantes apparemment très minoritaires.
L’inauguration du 21 février était suivie d’une conférence-débat animée par le pédopsychiatre Stéphane Clerget, qui publia en 2006 le livre Comment devient-on homo ou hétéro ? (chez Lattès).
Comme le rappelle son site web, « Silence H! est une association créée en juin 2010 et visant à sensibiliser à l’homophobie dans les milieux médical et estudiantin ».
[Update du 3 mars 2011. Des inconnus ont vandalisé l’expo, signale La voix du Nord.]
Commentaire. Dommage que ni la page Facebook de Silence H ni celle de l’expo photo ne publie la moindre photo de cet événement, ni aucune des photos exposées, pas même celle qui a remporté le prix de la meilleure photo attribué pendant la soirée inaugurale.
Pas lu le livre de Stéphane Clerget dont il est question ci-dessus. Mais je le retiens comme une excellente suggestion. De cet auteur, j’ai lu il y a quelques années son essai Enfants accros de la télé ! (Marabout), qui m’a paru tout simplement brillantissime.
Philca / MensGo
(via La voix du Nord du 23 février 2011)
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L’homophobie n’a pas disparu
Exposition taguée à la faculté de médecine de Lille 2
Un collectif « Hétérophobie stop » vient de se constituer en réaction à une exposition sur le thème de l’homosexualité « L’homosexualité sans cliché » à la faculté de médecine de Lille 2. Il s’agit d’une exposition photographique qui met en scène des couples homosexuels organisée par l’association étudiante Silence H.
L’homophobie n’a pas disparu
Mardi soir, cette exposition a été vandalisée par le collectif « Hétérophobie stop ». Les clichés ont été tagués car selon ce collectif d’étudiants, le prosélytisme gay n’a jamais été aussi important et Silence H ne ferait que propager le courant de pensée décadent de notre époque. Hugo Coste, l’un des tagueurs affirme également dans l’édition du 3 mars de Nord Eclair que l’homophobie aurait totalement disparu aujourd’hui et que par voie de conséquence cette exposition participerait de ce qu’il appelle « l’homosexualisation ».
[Note du modérateur cette édition du 3 mars se trouve à l'adresse http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2011/03/03/homosexualite-des-cliches-qui-derangent.shtml.]
Ces affirmations sont dangereuses car l’homophobie est bien une réalité qu’on ne peut pas nier. « L’homosexualisation », ce néologisme laisserait à penser que dans notre société l’homosexualité serait en passe de devenir la norme et que l’hétérosexualité serait en danger. Quelle bêtise ! L’hétérosexualité n’est pas en danger, il n’y a pas à parler d’hétérophobie et l’homosexualité est loin de s’ériger en norme. Pour s’en convaincre, il suffit de se poser la question du nombre de couples homosexuels que l’on voit quotidiennement dans les rues se donner la main ou s’embrasser. Malheureusement très peu, les homosexuels ne sont pas si visibles. Pourquoi ? Parce que l’homophobie guette y compris dans les rues des centres villes et on ne parle même pas des quartiers périphériques où s’afficher en tant qu’homosexuel est considéré comme de la provocation. Est-ce que les membres de ce collectif d’étudiants usent de la même discrétion avec leurs bien aimé(e)s ?
L’homophobie n’a pas disparu et L’Egide reçoit régulièrement des victimes. Nous avons mis en place une écoute psychologique avec deux professionnels psychologues ([email protected]) car l’homophobie et la transphobie sont des traumatismes pour les personnes qui en sont victimes.
L’Egide demande que la faculté de médecine de Lille 2 condamne avec la plus grande fermeté ces actes homophobes et demande la dissolution de ce collectif.
L’Egide est également préoccupée que de futurs médecins puissent tenir de tels propos en décalage total avec la réalité mais en parfait accord avec les groupes extrémistes homophobes qui ont d’ailleurs repris le communiqué de « Hétérophobie stop » sur leur site. Afin de témoigner de notre vécu aux étudiants, nous demandons également un droit de parole sous forme de conférence à la faculté de médecine de Lille 2.
http://www.legide.org